Les fans les plus ardents de Sherrilyn Kenyon – les « Menyons » – sont aussi nombreux que la mythologie qu’elle a créée pour sa série de romance paranormale sur des chasseurs de vampires est vaste. La série des Dark-Hunter, débuta en 2002 avec L'homme maudit (Fantasy Lover) , et maintenant comporte plus de 30 livres et un colossale casting de personnages : démons, dieux et déesses, change-formes, et le plus important, des amants passionnés.
Dans le dernier livre de Kenyon, La prophétie des songes (Time Untime), une prophétie de fin du monde en 2012 est en lien avec les actions d’une jeune femme, Kateri, et un guerrier mort depuis longtemps et qui maintenant hante ses rêves.
Kenyon partage avec nous ses pensées sur les légendes Cherokee, les prochains personnages sur lesquels elle écrira, et sur la façon de mettre un peu d’ordre dans ce chaos.
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Goodreads : Avez-vous ajouté quelques objets spéciaux à votre collection personnelle d’épées récemment ?
Sherrilyn Kenyon : Pas récemment. Je n’ai pas encore trouvé celui qui me dit « ramènes-moi chez toi ». Mais j’ai ajouté un nouveau longbow (arc long anglais d'environ deux mètres de long), qui me satisfait beaucoup.
GR : Dites-nous en un peu plus sur Kateri et le Dark-Hunter, Renegade, qui la hante. Comment avez-vous choisi ce couple de héros parmis votre large et toujours croissant, choix de personnages ?
SK : Ren a toujours été là, depuis le début [de la série]. J’avais voulu le mettre dans un livre il y a un long moment déjà, et avec la Fin du Monde de 2012 qui approche c’était devenu naturel qu’il soit dans les livres, particulièrement depuis qu’il a été un personnage important dans le dernier roman des Dark-Hunter, Châtiment suprême (Retribution) Il vient de Kituwa, qui est une des « sept villes mères » pour les Tsalagi (Cherokee).
Kateri est une Cherokee moderne, et au début du livre elle est une géologue travaillant à l’Université d’Alabama. Par son travail sur des sites Mayas et par sa nature, ajouté au fait qu’elle est la cousine de Sunshine Runningwolf (le personnage principal de Night Embrace / La Fille du Shaman), elle allait naturellement avec Ren.
GR : Dans le dernier Dark-Hunter vous avez puisé dans votre héritage Cherokee. Comment la mythologie Cherokee se connecte t’elle à la prophétie de fin du monde dans Time Untime ?
(Dans la mythologie grecque, les Pleïades, ou Sept Sœurs, sont les compagnes de la déesse Artémis. L’amas d’étoiles visible à l’œil nu dans la constellation du Taureau est nommé d’après ces nymphes légendaires.)
Dans la prophétie Tsalagi, les Pleiades sont connues en tant que la constellation du Serpent à sonnette. Durant le Solstice d’Hiver de 2012, les calendriers Mayas et Cherokee se réinitialisent ou se terminent. Mais les Tsalagi ne croient pas à la fin dans le sens traditionnel du terme. En fait, on ne dit pas au revoir. On dit seulement qu’on se rencontrera à nouveau ou qu’on se reverra.
Durant ce même temps, la constellation du Serpent à Sonnette aura une apparence différente (dans le ciel). Des plumes couronneront sa tête, et il aura des ailes rougeâtres, des bras et des mains. Il sera alors connu comme le Serpent à Plumes du "Temps Non-Temps" (Feathered Serpent of Time Untime... d'où le titre du livre), et quand il ouvrira les yeux (au moment précis du solstice), la passerelle s’ouvrira et formera un chemin entre la Terre et la Voie Lactée – L’Arbre de Pierre (Stone Tree) pour les Tsalagi ou Xibalba pour les Mayas. L’ancien se réveillera et il y aura la guerre une fois de plus.
Bien sûr, tout ceci n’est qu’une simplification idéale dans un souci de clarté. Il y a beaucoup plus [d’éléments] dans les prophéties Mayas et Tsalagi.
[Note de traductrice : Désolée, pas de traduction vraiment belle pour la prophétie du Time Untime... "Temps Non-temps" est une traduction littérale de ma part. Dans le livre "Châtiment Suprême", les éditions J'ai Lu l'ont traduit par "Temps Zéro"]
GR : Les lecteurs trouvent les histoires paranormales infiniment fascinantes. Qu’est-ce que vous aimez dans ce genre d’histoires, et à quel point êtes-vous proche des expériences paranormales dans la vraie vie ?
Je suppose que c’est ce que j’aime dans ce genre là. Il est normal pour moi, et je peux explorer le monde de l’inconnu avec plus de détails. Bien que je respecte les lois de mes mondes, ces lois me donnent beaucoup de liberté de création. Je n’ai jamais été le genre de personne à suivre les lignes déjà tracées par d’autres. Je préfère vivre et écrire sans frontières (sans limites).
GR : Vos personnages ont souvent un passé trouble et abusif. L’un des membres de Goodreads, Caitx Stafford, demande : « Est-ce que les Parques sont vraiment cruelles, ou bien est-ce juste l’ordre des choses ? (Comme) Acheron le dit, « Parfois les choses doivent aller mal avant d’aller bien. »
Je ne sors pas de la plus heureuse des enfances. Tout ce que j’ai lu en grandissant, en particulier dans la non-fiction, me condamnait à une vie d’adulte atroce. Mais au plus profond de mon âme, je suis une combattante, et je refuse que quiconque me dise comment vivre ma vie. J’ai refusé d’être une autre statistique, et je me suis promis étant enfant que si je survivais jusqu’à l’âge adulte, je ne tomberais jamais, jamais dans les habitudes de ceux qui m’entouraient. D’une certaine manière, je serais une meilleure personne [par rapport à eux].
C’est une promesse que j’ai respectée.
Malheureusement, je ne suis pas la seule à voir le mauvais côté de l’humanité à un âge précoce. Il y a des milliers de gens qui ont ou qui ont eu la vie dure. Certains même ont eu bien pire que moi (…). Mais ce que je veux montrer dans mes livres et dans ma vie c’est que vous n’avez pas à être des misérables, des gens en colère qui vous blessent. Vous pouvez survivre et, surtout, vous pouvez prospérer.
Oui, ces démons seront toujours là, et vous les entendrez, pire que tout, vous ressentirez leur cruauté longtemps après qu’ils soient partis, mais vous n’avez pas à les laisser vous prendre votre avenir comme ils vous ont pris votre passé. Vous n’avez pas à devenir comme eux. Vous pouvez tout mettre ensemble, garder la tête haute et être la personne que vous voulez être, en dépit de leur vicieuse cruauté.
Ils disent qu’il y a une raison à tout. Je ne suis pas certaine de le croire. C’est dans la nature humaine d’essayer de mettre de l’ordre dans le chaos. Le « parfois les choses doivent aller mal avant d’aller bien » c’est le résultat de ma propre recherche pour comprendre l’existence de la cruauté. Je ne comprends pas comment on peut intentionnellement blesser une autre personne, encore moins un enfant. Mais je veux aider les autres à trouver l’arc-en-ciel au milieu des tempêtes. Les aider à savoir que demain est un autre jour et que, tôt ou tard, la vie va s’améliorer. Et nous aussi.
GR : Une auteure de Goodreads, Jae Lynne Davies demande : « En tant que lecteur assidu de la série des Dark-Hunter, j’ai vraiment apprécié la complexité de vos personnages, et spécialement Artémis. Est-ce que vos sentiments ont changé vis-à-vis de ce personnage puisque vous continuez la série, et avez-vous des plans pour elle, une éventuelle rédemption ?"
SK : J’aime tous mes personnages, même les plus mauvais. J’ai toujours aimé Artie, mais je n’ai pas aimé tout ce qu’elle a fait. Elle est compliquée et à ses raisons. Comme nous tous, elle est dirigée par ses craintes et par son passé. Suffisamment pour un livre, peut-être.
GR : Un membre de Goodread, Bryanna Lee demande : « Comment la série TV sur les Dark-Hunters affectera votre carrière en tant qu’auteur ? Si vous pouviez nous éclairer sur l’avancée de la production, ce serait génial. »
SK : Elle ne va rien changer. J’écrirais toujours les livres. La seule différence c’est que maintenant je revois les scripts. Puisque je ne suis pas directement impliquée dans la production, je n’ai rien de nouveau à vous faire partager. La dernière fois, on m’a dit qu’ils prévoyaient de commencer le tournage du film au printemps prochain[2015].
GR : Décrivez une journée type consacrée à l’écriture. Avez-vous des habitudes d’écriture inhabituelles ?
SK : Les journées types n’existent pas. Chacune d’elle est différente. Mais quand j’écris, je m’assois dans mon fauteuil et j’écoute mes personnages me raconter leur histoire. C’est simple, et difficile aussi. Beaucoup de gens veulent savoir ce qu’est une journée typique pour moi, je pense qu’un jour je dresserais un programme de base de ce que je fais. S’il vous plait, gardez à l’esprit que je dors rarement plus de cinq heures, et que certains jours, je ne dors pas du tout. Vraiment. J’ai, et j’ai toujours eu, de mauvaises insomnies.
GR : Que lisez-vous actuellement ?
SK : Petit-déjeuner avec Socrate, de Robert Rowland Smith.
GR : Une dernière question pleine d’espoirs : Comme vous pouvez vous en douter, nous avons reçu beaucoup de questions sur les livres de Savitar et Jaden. Pouvez-vous nous révéler de petits indices sur l’avenir de la série des Dark-Hunters ?
SK : Le prochain livre est sur Styxx, et il y a beaucoup de choses que les gens ignorent sur Acheron…
Traduction : Aliénora, pour Dark-Hunters Francophone
Source : Goodreads