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Chapitre 3
"Daria ? Est-ce que tu vas bien ?"
Non. Elle était encore dans le brouillard alors qu'elle titubait dans le sanctuaire privé de sa mère et s'assit, reconnaissante que sa mère travaille à la maison aujourd'hui et non pas dans son bureau au centre-ville.
Encore et encore, elle voyait la façon dont ils avaient fait irruption dans son dernier cours à l'école et avait enlevé Xed.
Comme un criminel.
Non, pire que ça.
Comme un humain.
Les Dawners avaient franchi la porte en masse, les armes levées, et jeté toute sa classe dans le chaos alors qu'ils les forçaient à se mettre contre le mur du bout de leurs blasters. Tous avaient été traités comme s’ils étaient des animaux enragés que les Dawners craignaient voir attaquer à tout moment. Ils avaient été forcés de se mettre à genoux, les mains sur la tête alors que tout ce qu'ils possédaient avait été fouillés à la recherche de contrebande humaine.
Même ses poches avaient été fouillées.
Un par un, ils avaient été interrogés.
Daria était juste restée là pendant que ça arrivait. Traumatisée.
Culpabilisée.
Horrifiée.
Mais le pire était arrivé quand ils avaient jeté Xed par terre à ses pieds, comparant ses rétines avec leurs dossiers, puis lui avaient demandé de vérifier qu'il était bien celui qu'elle avait signalé.
Les yeux noirs de son amis avaient brûlé dans les siens d’une haine si profonde qu'ils lui avaient saisie à son âme pourtant très Maten. Il n'avait rien dit.
Il n'avait pas eu à le faire. Ce regard avait tout dit. Comment as-tu pu ? Nous étions une famille.
Je te détesterai pour toujours.
Plus que cela, son regard l'avait réduite à la taille d'un nanorobot comme une sorte de bio-rayon de science fiction.
Quel était le terme qu'elle avait une fois entendu être utilisé par les humains ?
Tu crains, Daria ?
Elle comprit finalement ce que ce sentiment voulait dire. Jamais elle ne s'était sentit plus bas que lorsqu’elle avait hoché la tête et remis le charme que Frayne lui avait donné. "Il est tombé de son sac."
Ils l'avaient pris ainsi que Xed, et en un instant, les Dawners étaient partis. S’en allant comme si Xed n'avait jamais été une partie vitale de son existence.
Puis ses camarades de classe avaient applaudi.
Applaudis et acclamés. Ce qui la rendait le plus malade, c'était le fait que quelques heures plus tôt, elle aurait fait la même chose. S'il s’était s’agit de quelqu'un d'autre que Xed, elle se serait aussi moquée de la capture.
Mais c'était Tibor Xared.
Xed.
Un garçon avec qui elle avait grandi. Ils avaient joué au chat dans sa cour. Il venait la voir toutes les fois où elle était malade comme si elle était une petite fille, et qu’elle avait été confinée au lit à cause d'une maladie rare qui sévissait dans sa famille.
Quand elle avait eu trop peur de commencer l'école à cause de ses marques qui la rendaient "spéciale" et qu'elle savait que les autres lui en voudraient, il lui avait pris la main et lui avait dit de ne pas s'inquiéter, qu’il frapperait tous ceux qui diraient quelque chose sur elle.
Je suis là pour toi, Darus. À tout moment. Partout.
Toute sa vie, elle avait dû compter sur Xed.
Et elle l'avait trahi.
Comme un humain le ferait.
Je ne suis pas meilleure qu'une de leurs modestes espèces.
Elle se sentait impure et dégoûtante.
"Daria ?" Elle regarda fixement sa mère, souhaitant être n'importe où ailleurs dans l'univers.
"Tu n’as pas entendu ?" Sa mère fronça les sourcils.
"Entendu quoi ?"
Leur comm résonna en un bourdonnement frénétique, comme un bourdon cherchant sa ruche. Daria connaissait ce son. La mère de Xed, Tibor Cardea, appelait la sienne. Appeler pour dire ce qui s'était passé.
Ce qu'elle avait fait à leur famille.
"Je reviens tout de suite."
Elle ne bougea pas lorsque sa mère répondit. Et Daria sut à quel moment elle lui révéla. Ne manqua pas cette respiration haletante qui lui comprima la gorge. Le halètement étonné qui lui donna le vertige. Comment ses entrailles pouvaient-elles être si douloureuses et autant la blesser ?
"Y a-t-il quelque chose que je puisse faire ?
Sa mère raccrocha et retourna dans la pièce pour s'agenouiller devant elle.
À l'expression sinistre de son visage et à la pâleur de ses joues, Daria sut qu'il n'était pas nécessaire de s'expliquer.
Sa mère connaissait l'horreur.
Pourtant, elle ne pouvait pas bouger. C'était comme si elle était un oiseau sur une branche, en train de la regarder. Se voir assise ici, détachée et incapable de ressentir quoi que ce soit. Son dégoût pour ses propres actions était tout simplement trop grand.
Etait-ce le choc ?
Elle l'espérait.
Plus que cela, elle espérait que, quelle que soit cette cessation d'émotion, elle resterait ici. Parce que sa plus grande peur était de laisser cet engourdissement s'installer et lui faire revivre ses vraies émotions.
Quand cela arriverait, elle ne doutait pas qu'elle commencerait à crier et à ne jamais s'arrêter.
"Daria ?
Elle cligna des yeux en regardant sa mère.
-Je suis la plus basse forme de vie dans tout l'univers, Maja. Je pourrais aussi bien être humain. "
"Où est Daria ?
-Parle moins fort. Elle est en haut dans sa chambre."
Daria soupira en entendant ses parents à travers les minces murs orange de sa chambre décorés de posters des groupes qu'elle avait écoutés avec Xed. Des larmes de culpabilité et de chagrin l'étouffaient alors que ses parents continuaient de parler d’un ton bas et chuchoté.
Ils avaient toujours fait ça. Aucun d'eux ne savait que chaque fois qu'ils étaient dans la cuisine en-dessous de sa chambre, elle pouvait les entendre clairement.
Peu importe s'ils murmuraient ou non. Leurs voix venaient directement depuis le conduit d'air, dans son espace privé.
"Est-ce qu'elle l'a vraiment fait ?
La voix de son père portait la même condamnation qu'elle ressentait.
-Oui, elle l'a fait.
-Oh mon Dieu, Zarrah ! Comment a-t-elle pu ?
-Chut, Zadriel. Je n'ose pas la faire se sentir plus mal qu'elle ne le fait déjà. Elle est dévastée !
-Elle doit l'être ! Plus que cela, elle devrait avoir honte de ce qu'elle a fait à ce pauvre garçon ! A-t-elle une idée de ce qu'ils vont lui faire à lui et à sa famille ? Nos amis ?
Sa mère soupira.
-Elle le sait. Mais elle n'avait pas le choix. Frayne l'aurait aussi dénoncé, tu le sais ? Elle a fait ce qu'elle a fait pour nous sauver.
-Je lui ai dit de rester loin des Erianes ! Tu vois ce qui se passe quand on se mélange avec leur espèce !
Sa mère laissa échapper un soupir fatigué.
-Notre espèce. Leur espèce. Cette conversation me rend tellement malade ! Pourquoi tout et tout le monde doit être divisé en partis ? N'avons-nous pas appris notre leçon sur l'endroit où cela nous mène ? Nous conjuguer nos forces. Pas se séparer.
-Zar…
-Pas de ça, Zadriel. Ne fais pas ça. Il n'y a rien à faire pour cela maintenant. Peut-être que Joey peut…
-Zzz !" Son père fit un sifflement particulier. "Ne dis jamais ça. Pas ici et pas maintenant. Jamais. Oublie ce à quoi tu penses. Et ne t’y risques pas. Pas pour n'importe quoi !
Daria se renfrogna devant la réaction déplacé de son père en entendant ce nom peu commun, et se demanda qui était Joey. Elle n'avait jamais entendu ce nom auparavant.
Était-ce un homme ou une femme ?
Était-il de la famille ou un ami ?
-Tu as raison. Pardon. Je ne le pensais pas. Ce fut une journée effrayante et je ne sais plus ce que je dis.
-Je sais mon amour. Ça nous a tous ébranlé."
Comme s'ils entendaient les mots de son père, quelqu'un frappa à la porte de la cuisine. Ce qu'ils ne faisaient jamais. Le coup de feu rapide tonna à travers la maison, faisant bondir son cœur et trembler son corps. Plus que cela, il laissa ses parents silencieux.
Ce silence soudain était terrifiant.
Elle s'assit dans son lit et écouta à la recherche de signe de vie. Que se passe-t-il ?
"Tu es sûre ?" La voix de sa mère atteignit à peine ses oreilles.
Aucune réponse.
Pas avant d'avoir entendu des pas traînant dans les escaliers, se rapprochant de sa chambre.
"Daria ?
-Pala ?" Haleta-t-elle, pensant que c'était son père qui venait la chercher.
Comme elle ne bougeait pour ouvrir sa porte, celle-ci s’ouvrit. Au lieu de son père, il y avait un homme couvert de la tête aux pieds d’un uniforme noir. Elle ne pouvait rien voir de ses traits.
Haletante, elle recula vers sa commode pour chercher une arme.
"C'est bon, Daria."Son père entra derrière l'homme avec deux femmes qui étaient aussi habillées complètement en noir. "Ce sont des amis. Et ils sont...
Quelqu'un pointa une lumière sur la façade de leur maison.
"Zadriel !
L'homme en noir jura.
-Nous sommes trop en retard. Ils sont là.
Les yeux de son père s'élargirent.
-Mettez Daria en sécurité. Nous les retiendrons.
Daria devint faible à ses mots.
-Quoi ?
-Mia ?" Grogna l'homme.
"Je m’en occupe." La femme plus petite attrapa Daria alors qu'elle se dirigeait vers son père.
Un moment elle était presque à ses côtés. Le suivant, tout devint noir.
Daria haleta en faisant de son mieux pour se repérer dans une obscurité toujours changeante. Finalement, elle arrêta de tomber et atterrit sur ses pieds dans une pièce étrange où des moniteurs démodés étaient montés sur des murs en acier. Industrielle et sombre, la pièce lui rappelait une fosse souterraine dont elle n'avait vu que des scènes d'horreur ou des jeux.
En sifflant, elle s'éloigna de la femme qui l'avait attrapée, puis cria alors que les deux autres apparaissaient littéralement à côté d'eux.
Qu'est-ce que…?
Comment ont-ils fait ça ?
Abasourdie et terrifiée, elle se retourna, cherchant une porte. Une fenêtre. N'importe quoi.
Il n'y en avait pas.
À bout de souffle, elle se tourna vers ses sauveteurs qui ressemblaient de plus en plus à des ravisseurs.
"Où suis-je ? Où sont mes parents ?
La femme qui l'avait attrapée et amenée ici, regarda l'homme.
-Qui veut lui expliquer ça?
-Je vote pour Lobo. Il est de la Suicide Squad pour une bonne raison.
Lobo renifla.
-C’est pas drôle, Ky.
Daria fronça les sourcils face à eux et surtout à son ton dur.
-Qui es-tu Matens ?
L’homme hésita avant de retirer sa capuche pour révéler une masse de cheveux blonds dorés et désordonnés et une peau et des yeux pâles.
-Pas des Materians. Nous sommes des humains. Et tes parents sont très probablement emprisonnés ou morts."
Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2002
Traduction © Dark-Hunter Francophone