AVERTISSEMENT :
L’extrait suivant comme l’ensemble de ceux présents sur ce site internet, a été traduit par l’équipe de Dark-Hunter Francophone d’après le strict respect du texte original.
Le texte n'est donc pas celui que vous pouvez lire dans les livres disponibles en français, qui ont soufferts pendant longtemps d’une très mauvaise traduction, dû à une politique éditoriale autorisant / obligeant les coupes et changements de texte, afin de coller au format et aux critères de la collection dans laquelle a été mise la série, et qui ne s'est arrêtée qu'en 2015.
Toutefois pour ce livre la traductrice a changée, et le texte est plus proche de l'originel.
Toutefois nous ne sommes pas traductrices professionnelles, le sens d'une phrase peut nous avoir échapper. Si vous trouvez une faute ou une phrase mal construite, n'hésitez pas à nous le signaler par e-mail.


Dark-Hunter #17 - Le prédateur de rêves


Chapitre 1 


Nouvelle-Orléans, 2009

   Delphine s’arrêta un instant pour se repérer en regardant les vieux bâtiments avec des balcons en fer forgé ou de bois orné, beaucoup avaient des planches clouées sur leurs fenêtres. Quelle ville étrange... elle n'avait pas l'habitude d'être dans le royaume des mortels, sauf par le biais des rêves humains.
  
Cet endroit la déconcertait.
   Elle sursauta, effrayé par le bruit fracassant d’une voiture qui passa à toute vitesse.
  
Phobos lui agrippa le bras et la tira brusquement derrière lui sur le trottoir irrégulier.
   "Fais attention. Si une voiture te heurte, tu seras blessée. 
   -
Désolée, je ne faisais pas attention".
   Il acquiesça avant de jeter un coup d’oeil sur la rue où des voitures étaient garées devant une rangée de maisons qui étaient si proches l’une de l’autre, qu’elle ne s’étonnerait pas sil elles avaient des murs mitoyens.
  "Le garage devrait être celui-là.
  
Elle regarda dans la direction qu’il indiquait. Garage Landry. Informations et Réparations.
   -Tu es sûr qu’il est ici ?
  
Phobos la regarda fixement d'un drôle d'air.
   - Ce n'est pas sur sa présence que j'ai des doutes, mais sur l'accueil qu'il nous réserve. On aura de la chance s'il ne nous étripe pas plus vite encore que Noir ne le ferait.
   Il se passa la main sur le front pour essuyer la sueur qui y perlait.
   Delphine n'avait jamais eu chaud de sa vie. Pauvre Phobos, ne portant que des vêtements noir, il n'était pas exactement habillé comme il faut.  Il avait l'air aussi misérable qu'elle dans la chaleur qu'elle ressentait . Elle avait toujours pensé à lui comme l'un des dieux les plus attrayants avec ses cheveux foncés et ses traits aigus. 
Son travail consistait à inspirer la crainte, et à un moment, lui et son frère jumeau Deimos avaient fait des ravages sur les anciens champs de bataille. Dans des siècles plus récents, ils étaient devenus des guerriers au service des Érinyes.
   Jusqu'à il y a deux jours, quand tout avait changé...
      "Comment ça se fait qu'on nous ait choisis pour cette mission ? lui demanda t'elle.
   -Nous n'étions  pas là quand Zeus l'a banni. Il ne devrait donc pas nous haïr autant qu'il déteste les autres.
   C'était réconfortant...
   Pas même un petit peu.
   Et cela ne signifiait pas que Cratus les écouterait, sans parler de venir les aider.
   -Tu penses que nous avons une chance ?
   -Et surtout, nous présentons l'avantage de n'être ni emprisonnés ni morts, contrairement à nombre des nôtres.
   Voilà qui n'était pas vraiment réconfortant.
   Et cela ne voulait pas dire que Cratus allait les écouter, encore moins qu'il allait les aider.
   -Tu crois qu'on a une chance ?
   -Pas vraiment, mais il est né des mêmes pouvoirs primaires qui donnèrent naissance à Noir et Azura. Sans lui de notre côté, nous sommes fichus".
   Elle n'était toujours pas certaine de ce point. Zeus les avait envoyés ici pour mendier une faveur à un ex-dieu qui allait probablement les étriper dès qu'il les verrait. Elle n'avait jamais rencontré Cratus, mais sa mauvaise réputation était légendaire.
   Il n'avait pitié de personne.
   Sa brutalité n'avait d'égal que son zèle et sa détermination. Même si Zeus lui avait enlevé ses pouvoirs divins, les autres dieux continuaient à le craindre. Rien que ça disait tout de son "engageante" personnalité. Héphaïstos lui-même l'avait avertie qu'on ne pouvait pas raisonner Cratus.
   L'homme était en colère et vicieux.
   Et c'état le cas avant que sa punition le conduise à la folie.
   "Tu es sûr qu'il n'y a pas d'autre moyen ?
   Le visage de Phobos s'assombrit.
   -La moitié de tes frères sont morts, et chaque fois qu'un des miens sort se battre, il est renvoyé dans sa cachette à l'Âge de Pierre. Crois-moi, aller ramper à plat ventre devant ce trou du cul est la dernière chose que je veux faire.
Mais il était un mal nécessaire.
   -C'est Zeus qui devrait faire ça, grogna t'elle en essuyant la sueur de son front.
Phobos renifla. "Tu veux lui dire ça ?"
   
Elle plissa les yeux vers lui.
   -C'était ton idée brillante, Phobos. tu montre le chemin.
   -Qu'est-ce que tu as ? Tu es effrayé ?
Elle le fusilla du regard. Avec son sang à moitié humain, elle avait plus d'émotions que la plupart de ses frères Dream-Hunters, mais elles étaient atténuées par rapport au genre humain.
   -Si j'étais capable de haïr, je te haïrais probablement.
   Il inspira profondément entre ses dents.
   -Tu sais, tu obtient le meilleur sexe d'une femme en colère avec de la haine.
   -Puisque je n'ai eu de relation sexuelle avec une femme, comment je pourrais le savoir ?
   Elle le repoussa doucement sur l'épaule pour le faire avancer.
   -Nous sommes sur une mission, Dolophonos. Rappelles-toi que si nous échouons, ton jumeau meurt.
   -Crois-moi, je ne l'ai pas oublié.
   Il traversa la rue.
   Delphine le suivit en dépit de la mauvaise impression qu'elle n'arrivait pas à chasser. 
   Ils entrèrent dans le bureau du garage pour y trouver une petite fille qui était en train de griffonner sur une feuille de papier, et une femme autour de trente ans assise à un vieux bureau. La femme était assez jolie, avec de petits yeux bruns et les des cheveux noirs. Son sourire fut éclatant quand elle les vit.
   -Puis-je vous aider ?
   Phobos passa devant Delphine pour s'approcher du bureau.
   -Nous sommes à la recherche d'un gars nommé Cratus.
Elle fronça les sourcils.
   -Je ne connais personne de ce nom. Désolé.  Peut-être dans le garage en bas de la rue.
   Phobos se gratta la tête, manifestement aussi interloqué que Delphine l'était.
   -Je sais très bien qu'il travaille ici, dans ce garage. 
   La petite fille s'essuya le nez et repoussa ses lunettes avec ses phalanges.
   -Ils ont perdu leur ami, maman ?
   -Fais tes devoirs, Molly.
   Elle tourna son attention vers Phobos.
   -Ecoutez, je suis vraiment désolée, mais je n'ai jamais entendu le nom de Cratus auparavant. Je travaille ici depuis cinq ans et je vous assure qu'aucun de nos gars ne s'appelle comme ça. Ce n'est pas exactement un nom que vous pouvez oubliez non ?
   Le téléphone se mit à sonner. Elle posa une main dessus.
   -Y a t'il autre chose que je puisse faire pour vous ?
   -Non.
   Phobos s'avança vers la grande fenêtre qui donnait sur la zone du garage où des hommes en combinaison travaillaient sur plusieurs voitures.
   Delphine le suivit et se figea quand elle vit l'homme qu'ils cherchaient.
   Dieux Sacrés...
   Personne ne pouvait le manquer..
   Pas étonnant qu'il était le dieu de la force et le fils de la guerre... Son pouvoir immense transpirait de tous les pores de son corps. Faisant bien plus de deux mètres, et fit rouler ses muscles de façon précise quand il essuya la graisse de ses mains avec un chiffon bleu foncé. Sa combinaison grise était rabattue, et les manches enroulée autour de sa taille maigre, ne laissant son torse que couvert par un débardeur noir qui ne faisait que rendre ses muscles que plus apparent. Des tatouages tribaux décoraient ses deux bras des poignets aux épaules.

   Mais ce fut son visage qui lui coupa le souffle. Elle n'avait jamais vu d'homme aussi bien fait, excepté par la cicatrice déchiquetée qui courait sur le côté droit de son visage, de la racine des cheveux au lobe de l'oreille. Son œil droit était recouvert par une tache noire et par la profondeur de la cicatrice, elle se demanda s'il avait perdu complètement son œil quand elle voyait les blessures qu'on lui avait causé.
   Pourtant, il n'avait en aucun cas nuit à sa beauté. Elle y ajoutait quelque chose. Ses cheveux noir de jais étaient en sueur et légèrement recourbé autour d'un visage ciselé en acier et de légères moustaches sombres.
   Une puissance forte émanait de chaque centimètre de lui. Solide et mortelle, elle disait qu'il devait être sur un champ de bataille, une épée à la main, tuant et mutilant. Il était tout ce qu'elle avait entendu sur lui et plus encore.
   Que les dieux les aident à...
   S'il ne les tuait pas tout les deux, elle en serait stupéfaite.
  
   Phobos jeta un œil à Delphine par-dessus son épaule.
   "Il est définitivement là.
   La secrétaire fronça les sourcils en raccrochant le téléphone.
   -Vous êtes à la recherche de Jéricho ?
   Phobos lui fit face.
   -Vous voulez dire Cratus.
   Elle désigna l'homme sur lequel Delphine lorgnait.
   -C'est Jéricho Davis. Il est ici depuis seulement quelques semaines. Est-ce qu'il a des problèmes avec la loi ou autre chose ? Si vous êtes ici pour une citation à comparaître...
   -Non. Rien de tout cela.
   Phobos lui adressa un sourire presque charmant.
   -Nous sommes de vieux amis.
   Elle plissa les yeux de manière soupçonneuse.
   -Et bien, si son nom n'est pas Jéricho Davis, nous avons besoin de le savoir. Landry est maniaque en ce qui concerne la ligne que doit tenir ses gars. Nous ne prenons pas de détenus ou de racailles ici. C'est une entreprise respectable et nous avons l'intention de la garder ainsi.
   Phobos leva les mains.
   -Ne vous inquiétez pas. Je suis sûr qu'il n'est pas un criminel. Je dois juste lui parler pendant une minute.
La secrétaire renifla.
   -Je croyais que vous le connaissiez.  
   -C'est le cas.
   -Alors, comment allez-vous parler à un homme qui est muet ?
   Phobos leva vivement les yeux vers Delphine, qui était aussi choqué que lui par cette divulgation.
   Certes, Zeus n'aurait pas été si cruel...
   Qu'était-elle ? Folle ? Bien sûr qu'il l'était.
   Malade à cette pensée, Delphine regarda derrière elle à l'endroit où "Jéricho" avait la tête sous le capot d'une voiture. Qu'est-ce qui lui avait été fait exactement ? Obtenir son aide devenait de moins en moins possible à chaque seconde.
   -Reste ici, lui dit Phobos en posant la main sur la poignée de la porte qui menait du bureau au garage.
   Pas de problème. Elle aurait préféré affronter un lion enragé plutôt que d'essayer d'obtenir une faveur d'un homme que les dieux avaient détruit aussi mauvaisement. Pourquoi cet homme accepterait de les aider ?.
   Espérant le meilleur, elle se dirigea vers la fenêtre pour regarder Phobos. Elle ferma les yeux et s'ouvrit à l'éther pour qu'elle puisse entendre leur conversation.
   
   La boutique était bruyante avec les pièces mécaniques et une radio qui jouait Live your life par T.I. Plusieurs des hommes bavardaient et plaisantaient pendant qu'ils travaillaient. 
   Phobos s'arrêta à côté de l'Intrepid blanche sur laquelle Cratus travaillait.
   Cratus leva les yeux et son visage de figea baisser le regard et de continuer à travailler.
   Phobos se rapprocha. "Il faut qu'on parle. 
   Cratus l'ignora.
   -Cratus...
   -Je ne sais pas ce que vous faites ici" dit un homme plus âgé portant la même combinaison que lui en s'arrêtant à côté de Phobos, mais vous perdez votre temps en essayant de parler avec le vieux Jéricho. Le garçon ne peut pas parler.
   L'homme tapota Jéricho sur le bras.
   -Non pas qu'il le doit. La manière dont il s'occupe d'une voiture est magique.
   L'homme regarda les autres et se mit à rire.
   -Il essaie de parler à Jéricho...
   Plusieurs rires lui répondirent alors qu'il allait travailler sur une Jeep.
   -Jéricho" essaya de nouveau Phobos "S'il te plaît, accorde-moi une minute de ton temps.
   Si les regards pouvaient tuer Phobos serait un lointain souvenir. Jéricho pris une clé en main avant de se diriger vers une autre voiture.
   Phobos regarda Delphine qui haussa les épaules en réponse. Elle ne savait pas comment le persuader.
   En soupirant, Phobos le suivit
   -Viens, je...
   Jéricho se retourna si vite qu'elle n'avait même pas réalisé qu'il s'était déplacé jusqu'à ce que Phobos soit plaqué sur le capot d'une voiture, cloué sur place par une prise d'acier sur sa gorge.
   -Va te faire foutre et meurt, bâtard putride, gronda t'il en ancien Grec, la langue des dieux, en frappant avec fureur la tête de Phobos contre le capot.
   Chaque mécanicien qui avait entendu son profond grognement fit une pause pour regarder vers eux.
   -Que je sois damné ! dit un maigre Afro-Américain. Il peut parler après tout. Quelqu'un sait quelle langue c'était ?
   -Russe ?
   -Non, je crois que c'est de l'allemand.
   -Mec, ajouta un type plus jeune en tirant le bras de Cratus. Tu vas cabosser le capot et ça va être déduit de ta paie.
   En grimaçant, Cratus souleva Phobos comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon et le jeta à terre. Le Dolophonos traversa la moitié de l'atelier en roulant sur lui-même avant de s'arrêter.
   L'air secoué, il se releva. Quand il reprit la parole, il continua d'utiliser leur langue, pour que les humains ne puissent pas les comprendre.
   -On a besoin de ton aide, Cratus.
   En passant à côté de lui, Cratus lui donna un coup d'épaule qui fit grimacer Phobos de douleur. Il se frotta vigoureusement le bras tandis que Cratus retournait à l'Intrepid en déclarant :
   -Cratus est mort depuis longtemps? Je ne répondrais plus jamais à ce nom.
   -Tu es le seul qui...
   Cratus poussa un grognement.
   -Je te défie de me dire quelque chose. Tu es mort pour moi. Vous tous. Maintenant, je dois travailler. Va en enfer avant de me faire virer... encore
   Delphine projeta ses pensées vers Phobos.
   -Dois-je venir ?
   -Non. Je ne crois pas que ça va aider.
   Phobos se tourna vers Cratus.
   -Le destin du monde entier est entre tes mains. Ça ne te fais rien ?
   Le regard furieux dont le gratifia Cratus était éloquent. Outre le "non" qu'il signifiait, il lui criait aussi d'aller pourrir au Tartare.
   Delphine soupira. Qu'allaient-ils faire maintenant ? Ils avaient besoin du dieu de la force. Celui qui pouvait tirer la puissance de la Source originelle pour combattre l'être le plus maléfique qui soit. Sans Cratus, ils n'avaient aucune chance de gagner contre Noir et son armée de Skoti.
   L'homme plus âgé s'approcha de Cratus.
   "De quel pays tu es en réalité ?
   Cratus l'ignora et retourna à son travail en silence. Phobos fit une nouvelle tentative.
   -Zeus est prêt à te pardonner. Il t'offre de récupérer ton statut de dieu. On a désespérément besoin de toi.
   Quand il constata que Cratus continuait à refuser de répondre, Phobos poussa un soupir de frustration.
   -Ecoute, je comprends que tu sois en colère. Mais la vie de mon frère est en jeu. Si tu ne m'aides pas, Noir va le tuer.
   Cratus demeura impassible et poursuivit son travail.
   Un muscle se contracta dans la mâchoire de Phobos.
   -Très bien. Quand l'univers explosera et que tout le monde mourra, rappelle-toi que tu étais le seul qui aurait pu éviter ce désastre.
   Cratus ne broncha pas.
 Phobos tourna les talons et se dirigea vers Delphine.
   Elle continuait à attendre que Cratus change d'avis et hèle Phobos. Mais il semblait réellement se moquer de ce que Phobos lui avait dit. La tragédie qui les menaçait tous le laissait indifférent.
   Même elle, qui n'avait que des émotions limitées, était plus démonstratives que cet homme.
   -On est vraiment dans la merde, fit Phobos avec accablement quand il la rejoignit. Nous ferions peut-être bien de changer de camp pendant qu'il en est encore temps".

 

 


Note de traduction :
Cet extrait est celui donné par Sherrilyn Kenyon sur son site Internet.
Lors de l'impression du livre, ce texte à été corrigé, il peut y avoir quelques changements.


Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2009
Traduction © Dark-Hunter Francophone

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir