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The League #6 - Cloak & Silence
Mais ce n'était pas pour la liberté de personnes qui ne cracheraient même pas sur eux s'ils étaient en feu.
C'était à propos de leur propre survie. Ils l'avaient déjà tué une fois. La prochaine fois, ils pourraient ne pas le ranimer.
"Tu dois penser à ton bébé, trésor. C'est déjà une chance de ne pas avoir fait une fausse couche.
Pourtant, elle se tenait à un espoir aveugle qu'il ne pouvait même pas commencer à imaginer.
-Darling viendra pour moi. Je sais qu'il viendra."
Ture serra les dents face à cette dévotion enfantine. Pas une seule fois depuis qu'ils avaient été pris elle n'avait faibli. Elle pensait vraiment que son petit ami viendrait risquer sa propre vie et les libérer de cet enfer.
Comme il aurait voulu le croire, lui aussi. Mais il était plus réaliste.
"Les héros ne sont pas réels. Ils ne viennent pas sauver les jeunes filles. Crois-moi. Ils s'évaporent au premier signe de difficulté, en te laissant faire face à l'invasion armée, espérant qu'ils brûleront la maison au-dessus de toi pour qu'ils n'aient plus à te revoir.
-Non, Ture. Ça se sont des trouducs égoïstes. Un héros ne cède pas. Jamais. Darling m'a dit qu'il ramperait nu à travers l'enfer, sur du verre brisé, juste pour me tenir la main et je le crois.
-Les hommes diraient n'importe quoi pour entrer dans ton pantalon, amour. Ils n'en pensent pas un mot.
Elle prit la main dans la sienne et la tint serrée.
-Je suis désolée que tu n'es jamais aimé un homme qui t'ai aimé en retour, Ture. Mais je te le dis... j'ai vu ce que Darling et Maris ont traversé l'un et l'autre et ils ne nous laisseront pas ici. Ils ne se reposeront pas tant qu'ils ne nous auront pas sauvés. Je le sais."
Ture ouvrit la bouche, puis la referma. Il n'y avait aucune raison de discuter. Elle avait sa croyance et lui la sienne. Peut-être y avait-il eu un moment dans sa vie où il avait été tellement aveuglé par l'amour que lui aussi, avaient cru à toutes ces conneries. Mais trop d'années à se prendre des putains de claques de la part de crétins égoïstes avaient pris le pas sur lui.
Sa propre famille n'avait jamais été là quand il en avait besoin. Alors pourquoi un étranger ?
Mais en dépit de son passé, il n'allait pas lui enlever la seule chose qui lui donnait du réconfort. Qu'elle garde ses illusions, tant qu'elle le pouvait. Il resserra sa prise sur sa main et son cœur se brisa en pensant qu'il pourrait la perdre. Tout comme sa sœur.
Ses interrogateurs l'avaient tuée aujourd'hui sous la torture, puis l'avait ramenée juste pour pouvoir continuer.
Maudit soit tout ça.
"J'espère que tu as raison, ma chérie", souffla t'il contre ses cheveux.
La dernière chose qu'il voulait, c'était qu'elle apprenne les durs leçons qui lui avaient été enfoncées dans la gorge. Il avait pleuré la perte de l'innocence de quelqu'un, surtout quand la perte était brutale. Et au fond de lui dans un endroit qu'il détestait, il y avait les derniers vestiges de l'espoir qu'elle ait raison. Que peut-être, juste peut-être, il y avait des gens dans le monde qui valait quelque chose. Quelqu'un qui pourrait traverser l'enfer pour vous et ne vous trahirait pas.
"Zarya ?
-Mmm ?
-Dis-moi ce que sait d'être tenu par quelqu'un qui t'aimes vraiment.
Zarya déglutit. Sa demande lui serra le cœur. Alors que tout ceux qu'elle avait toujours aimé avait été brutalement assassinés, la famille de Ture l'avait abandonné ou renié. A cause de cela, il mettrait bien plus de temps qu'elle pour faire confiance aux gens. Quoiqu'il advienne, il s'attendait à ce que les gens autour de lui le trahisse.
Le plus triste ?
Ils l'avaient toujours fait.
"C'est la plus belle chose que tu puisses imaginer. Il n'y a vraiment rien de tel.
Il soupira avec lassitude.
-Je ne sais pas comment tu peux prendre une telle raclée et toujours le protéger.
Comment ne le pouvait-elle pas ? Darling ferait la même chose pour elle, et puis... Elle n'avait aucun doute. Il était vraiment ce genre d'homme.
-Est-ce que je t'ai déjà dit ce qu'avait été les derniers mots de ma mère pour moi ?
Il secoua la tête.
-C'était le matin alors qu'elle était allé affronter l'assassin de mon père. Je lui ai demandé pourquoi elle ne voulait que l'un des soldats ou des hommes face le sauvetage. Et elle m'a dit que toutes les petites filles, peu importe ce qu'elles disent, rêvent d'un prince qui viendrait se jeter à leurs pieds et sauver leur journée. Mais que personne ne mentionnait jamais que tous les petits garçons rêvaient d'une princesse qui ferait la même chose pour eux. Mais le problème avec les princes et les princesses c'est qu'ils sont gâtés et absorbés par leur propre personne. Ils agissent dans leur propre intérêt. Ils n'iraient pas sauver leurs proches parce qu'ils les aiment, ils le font pour leur propre vanité, et pour se servir eux-mêmes. Alors qu'elle avait eu beaucoup de princes qui lui avait tendu la main, il y a eu un roi qui a revendiqué son cœur. Contrairement aux princes, les rois prennent leurs responsabilités. Ils pensent aux autres avant eux et prennent tous les risques, avant leur propre vie, pour ceux qu'ils aiment. Ce n'est jamais pour eux, mais plutôt pour ceux qu'ils chérissent le plus. Ils aiment avec une telle force qu'ils sacrifieraient tout juste pour voir sourire leur famille. Pour des milliers de princes, il n'y a qu'un seul roi. Et ces hommes rares ne méritent pas une princesse inutile qui reste assise sur ses fesses et ordonne aux autres de l'adorer et lui faire des offres. Les rois méritent des reines, des femmes rares qui ne bronchent pas pour faire tout ce qu'il faut pour garder leur roi en sécurité. Des femmes qui ont le courage de faire face à n'importe quel agresseur et à ce que la vie met en travers de leur chemin. Je ne vais pas rester ici, m'a t'elle dit, et laisser votre père souffrir pendant que je me cache dans le confort. Il a risqué sa vie pour notre sécurité et je n'en ferais pas moins pour lui. Si cela signifie perdre ma vie, alors qu'il en soit ainsi. Il ne mérite que le meilleur de moi et c'est exactement ce qu'il aura, peu importe le coût."
Ture prit une inspiration étouffée par les larmes.
"Bien que je n'ai jamais eu le plaisir de la rencontrer, j'aime ta mère. Tu sais que c'est vrai ?
Elle lui serra la main.
-Je l'aime aussi. Et j'ai essayé chaque jour de ma vie d'être la reine fière qu'elle voulait que je sois.
Il embrassa le côté de sa tête.
-Chérie, tu es mieux que n'importe quelle reine. Tu es une combattante de la liberté pour notre peuple et si ton Darling est le roi que tu penses qu'il est, tu vivras comme une impératrice.
-Alors je serais une impératrice. Tu verras.
Ture sourit à la sincérité de sa voix. Comment pouvait-elle croire aux contes de fées après tout ce que la vie lui avait jeté au visage ? Il n'en avait aucune idée.
-Bien alors. Assures-toi quand tu seras impératrice, de trouver une reine pour moi.
-Je le ferais.
Ture resserra son étreinte sur elle alors qu'elle se détendait dans ses bras. La peur le saisit jusqu'à ce qu'il constate qu'elle respirait encore.
Dieux merci, elle n'est pas morte.
Mais elle ne serait pas en mesure de survivre beaucoup plus longtemps. Pour ça, il n'en doutait pas. Chaque jour qui passait était plus difficile. Ils ne pouvaient pas le briser parce qu'il ne savait rien. Ils ne pouvaient pas la briser parce qu'elle était la créature la plus têtue qui existe.
Il l'admirait même s'il avait envie de lui tordre le cou.
Son plus grand espoir était que son roi soit l'homme qu'elle lui avait dit, ce dont elle l'avait presque convaincu. Dans son monde, ces hommes n'existaient pas. Ils n'étaient que fables et mensonges.
Pourtant, il ne pouvait pas arrêter d'imaginer un monde où les gens de décevraient pas les autres. Un monde où vous pourriez mettre votre vie et votre cœur dans les mains d'un autre et ne pas craindre la trahison ou les blessures. Un univers peuplé par des gens comme Zarya...
Tu parles comme une vieille femme.
Il se sentait comme un vieil homme blessé. Blasé. Froid. Douloureux. Il lécha le sang sur ses lèvres et força ses pensées à s'éloigner des choses qu'il savait être des mensonges. Les choses qui étaient impossible. Les gens baisaient les autres. Ils étaient manipulateurs et peu importe combien vous leur donniez, ils ne restaient jamais.
Fermant les yeux, il pria pour mourir. Et pourquoi ne devrait-il pas ? Il n'avait aucune raison de vivre. Rien dans la vie. Juste la vie.
Et il était si fatigué maintenant...
Traduction : Copyright Dark-Hunter Francophone.
Texte original : Copyright Sherrilyn Kenyon, 2013