Extrait - The League # 1 - Born of Night
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L’extrait suivant comme l’ensemble de ceux présents sur ce site internet, a été traduit par l’équipe de Dark-Hunter Francophone d’après le strict respect du texte original.
Toutefois nous ne sommes pas traductrices professionnelles, le sens d'une phrase peut nous avoir échappé. Si vous trouvez une faute ou une phrase mal construite, n'hésitez pas à nous le signaler par e-mail.
Prologue
"Je démissionne de la Ligue cette nuit.
Le Dr Sheridan Belask fit une pause en entendant la voix profonde et épaisse, contenant un accent, venant du coin sombre de son bureau. Il leva le regard du dossier médical électronique qu’il relisait du haut de son bureau de verre d’obsidienne, mais il ne pouvait pas même voir les plus petits traits de l’homme caché dans l’ombre.
Il y était habitué.
En tant qu’assassin entrainé de la Ligue, Nykyrian Quiakides faisait littéralement un avec la nuit la plus noire. Personne ne le voyait jamais venir ou partir.
Ils sentaient seulement la brûlure de la mort tandis qu’il s’occupait d’eux.
Même si Sheridan était un docteur ayant promis de sauver autant de vie qu’il le pouvait, ce tueur brutal était le seul homme en qui il avait jamais eu confiance pour protéger ses arrières ou ceux de sa famille.
Ou même encore pour aller plus loin, le seul homme en qui il avait jamais eu confiance pour garder les plus profonds secrets de son passé, qu’il avait essayé de fuir toute sa vie.
-Tu ne peux pas démissionner. Tu peux seulement partir à la retraite.
Un euphémisme qui signifiait un suicide ritualisé lorsque les responsabilités d’un assassin devenaient plus que ce qu’un soldat de la Ligue pouvait endurer mentalement ou lorsque leur corps finissait trop meurtri ou trop endommagé pour poursuivre plus longtemps leurs missions.
Personne ne quittait volontairement la Ligue.
Personne.
Nykyrian fit un pas hors de l’ombre de sorte que la faible lumière éclaira le blond, presque blanc, de ses cheveux qui étaient tressés le long de son dos – une marque d’honneur des assassins. Son solide uniforme de combat d’un monotone noir embrassait chaque forme étroite de son corps bien musclé. Le contour des dagues était brodé en rouge sang foncé sur le bas des manches – la seule désignation externe qu’un assassin portait. Les dagues de Nykyrian portaient une couronne au-dessus de chaque poignée, laissant l’univers savoir qu’il était le plus mortel de son type. Un commandant assassin de premier rang.
Comme toujours, Nykyrian était calme et aux aguets des ombres comme s’il attendait que quelqu’un comme lui vienne pour lui à n’importe quel moment. Sombre. Froid. Létal. Des traits qui avaient été forés en lui étant enfant. Durant toutes les années pendant lesquelles Sheridan l’avait connu, Nykyrian n’avait pas une seule fois souri. Pas une seule fois il n'avait brisé l’inébranlable entrainement militaire qui l’avait laissé sans émotion.
La chose la plus dérangeante de toutes était le fait que ses yeux étaient cachés derrière une paire de lunettes de teinte opaque. Une garantie utilisée par les assassins militaires pour garder ceux autour d’eux sur les nerfs puisqu’il n’y avait pas moyen de dire où ils regardaient ou à quoi ils pensaient.
Ou plus précisément, qui l’assassin était en train de viser.
Les traits agréables de Nykyrian étaient aussi stoïques que son attitude rigide.
-Je refuse de terminer cette mission.
Sheridan se renfrogna sous la confusion. Ce n’était pas l’homme inébranlable et sans merci qu’il connaissait. Celui qui n’hésitait jamais sous aucune brutalité.
-Ouais, bien. Tu dois la terminer.
Bien que ce soit rude, c’était la loi du monde dans lequel ils vivaient. Une fois qu’une cible était donnée, elle était donnée. Réussi ou meurt. Il n’y avait pas de troisième option.
La dernière chose que Sheridan voulait était de voir le seul frère qu’il n’avait jamais connu impitoyablement traqué et exécuté. Il valait mieux que ce soit quelqu’un d’autre, n’importe qui, qui meurt plutôt que Nykyrian.
-Ils m’ont envoyé après un enfant.
Le ton de Nykyrian était monotone, sans expression.
Le sang de Sheridan se glaça tandis qu’il comprenait finalement la seule limite qu’aucun des deux ne franchirait jamais, peu importe la nécessité. Cette ligne qui avait autrefois sauvé la vie de Sheridan quand Nykyrian aurait dû le tuer.
Sheridan regarda l’holocube qui était à quelques centimètres de sa main, où son propre jeune fils souriait avec une innocence intacte qu’aucun d’eux n’avait jamais connue.
-La Ligue voulait qu’une famille entière soit éliminée, continua Nykyrian.
Ça jetait un froid, mais pas du jamais vu. Ça aurait probablement dû ennuyer Sheridan que son meilleur ami tuait pour vivre, mais étant donné son propre passé brutal, ça ne l’affectait pas du tout.
Le monde était dur et amer, en particulier pour ceux qui ne pouvaient pas se protéger eux-mêmes. Il en avait de ce fait une connaissance personnelle et de première main, et ça lui avait laissé sur lui autant de cicatrices que Nykyrian en avait.
De plus, il connaissait un aspect de Nykyrian que personne d’autre n’avait jamais vu. La part de lui qui ne ferait jamais de mal à un enfant peu importe le prix qu’il avait à payer.
Nykyrian ne ressemblait en rien aux montres de leur passé. Lui-même non plus d’ailleurs.
-Si tu ne les tue pas, la Ligue va te tuer.
Nykyrian pencha la tête tandis qu’un bruit retentissait soudainement à l’extérieur. Ça ressemblait au murmure d’un lève-patient sifflant. Il ne prononça rien de plus jusqu’à que ça passe et qu’il soit sûr que personne ne venait dans le bureau de Sheridan.
-J’ai éliminé le père avant de réaliser qu’il y avait un enfant dans la maison. Elle était endormie dans les bras de sa mère au moment où je venais m’occuper d’elle.
-Et tu as refuse de les tuer?
Nykyrian acquiesça doucement.
-La mère et l’enfant sont en sécurité dans un lieu où la Ligue et leurs ennemis ne les trouveront jamais.
-Es-tu…
Sheridan ne s’embêta pas à terminer sa phrase. Bien sûr que Nykyrian était sûr. Il ne faisait pas ce genre d’erreurs. La vie actuelle de Sheridan et sa sécurité en étaient des preuves vivantes.
-Qu’est-ce que tu vas faire ?
-Ce que j’ai toujours fait. Me tenir droit et combattre.
Sheridan laissa échapper un rire amer. Bien que Nykyrian laissait entendre que ce soit simple, il savait de quoi la Ligue était capable.
-Et je vais les combattre avec tous ce qu’ils m’ont appris à être".
Un frisson parcouru sa colonne. Ce qu’ils avaient enseigné à Nykyrian était d’être un prédateur aliéné de premier ordre. Que les Dieux leur viennent en aide. C’était le seul homme qui ne se laisserait pas abattre sans emporter avec lui un certain nombre de têtes. Nykyrian était le meilleur qu’ils n’avaient jamais entrainé et la Ligue n’avait pas idée de ce qu’elle avait réellement créé.
Mais Sheridan le savait. Il avait regardé dans les yeux déments de Nykyrian et avait vu les horreurs que ces verres teintés masquaient. Il connaissait la rage que tout deux gardaient au bout d’une laisse bien serrée par peur de ce qu’elle pourrait leur faire faire.
Le chemin qu’ils avaient à parcourir pour s’assurer que personne ne leur ferait de nouveau du mal. Ils pouvaient paraître calmes à la surface, mais à l’intérieur leurs âmes battues criaient à la vengeance et la libération.
Mais plus que tout, ça criait pour l’apaisement.
Nylyrian s’avança et plaça un petit disque en argent sur son bureau. Il le poussa vers Sheridan.
-J’ai effacé toutes les traces de notre amitié et chaque morceau de ton passé. Tu ne me reverras plus.
Pour ta protection et pour celle de ta famille. Nykyrian n’avait pas besoin de dire ces mots. Sheridan connaissait le lien incassable qu’ils partageaient.
Frères jusqu’au bout, même à travers les feux de l’enfer et au-delà.
Nykyrian recula d’un pas dans l’ombre.
-Attends.
Sheridan se redressa sur ses pieds.
Nykyrian hésita.
-Si tu as besoin de moi, aridos," dit-il, sa voix serrée avec sincérité tandis qu’il utilisait le mot Ritadarion pour frère, "je serais là pour toi.
Le ton de Nykyrian était toujours figé et sans émotion.
-Si j’ai besoin de toi, aridos, je serais mort avant d’avoir pu passer l’appel".
Et puis il était parti comme un murmure fantomatique dans une brise tourmentée.
Malade de ce que son ami avait fait, mais le comprenant complètement, Sheridan s’assit et amena vers lui le disque. Il l’ouvrit pour trouver la petite puce que tous les assassins avaient d’intégré dans leur corps. C’était ce que la Ligue utilisé pour garder trace d’eux. Nykyrian devait l’avoir retiré de sa peau et détruite pour les empêcher de le trouver. L’acte final pour se rompre de leurs liens.
Un acte qui, en soi, était une sentence de mort.
Il serra les dents, se remémorant le jour où il avait retiré un composant similaire de son propre jeune corps. Le sang, la douleur… il y avait certains souvenirs qui ne s’estompaient jamais avec le temps. Ils étaient trop brutaux pour être oubliés.
Et c’était un moment étrange étant donné que cette puce était ce qui avait conduit à leur amitié… Il aurait cru son ami sentimental si ce n’était pas pour la capacité de rire de ça.
Fermant ses yeux, il tint la puce dans sa poigne, espérant que les choses furent différentes, qu’ils furent différents. Qu’ils furent nés de ce type normal de personnes que Sheridan soigné dans les ailes de l’hôpital chaque jour. Des personnes qui n’avaient aucune idée des horreurs qui existaient réellement dans l’univers.
Pourtant il était fier que malgré tout ce que Nykyrian avait traversé, il gardait toujours son âme.
A travers tout ça, les monstres n’avaient jamais pris sa volonté et sa décence. Tout le reste lui avait été arraché tout comme pour Sheridan.
Tout.
Et grâce à Nykyrian, il vivait une vie qu’il avait seulement rêvée d’avoir. Il devait tout à cet homme.
Un homme qui probablement ne vivrait pas pour voir l’aube se lever.
Il relâcha une longue respiration dégoûtée. La vie n’était pas juste. C’était quelque chose qu’il avait appris du bout du poing de son père dans sa tendre enfance. Tout ce qu’il pouvait espérer était que Nykyrian puisse finalement trouver la paix qui s’était toujours dérobée à eux.
Même s’il devait mourir pour la trouver.
Texte original © Sherrilyn Kenyon - 1995
Traduction © Dark-Hunter Francophone (par Mélite, membre du forum)
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