Extrait 2 - Styxx
AVERTISSEMENT :
L’extrait suivant comme l’ensemble de ceux présents sur ce site internet, a été traduit par l’équipe de Dark-Hunter Francophone en respectant au maximum le texte et la syntaxe de l'auteure.
Toutefois nous ne sommes pas traductrices professionnelles, le sens d'une phrase peut nous avoir échapper. Si vous trouvez une faute ou une phrase mal construite, n'hésitez pas à nous le signaler par e-mail.
13 septembre 9530 av. J.-C.
Bethany jouait avec l’anneau qu’elle portait au doigt alors qu’elle attendait, encore un autre jour, la visite qui elle en était certaine ne viendrait
pas encore. Son Hector était mort. Elle le savait.
Si ce n’est pour leur guerre, du moins son retour signifierait un carnage qui aurait détruit toute l’Omada Stygienne du prince Styxx. Alors que sa famille avait sourit et s’était réjouit de la traîtrise des chiens grecs, les nouvelles l’avaient achevées.
Hector devait être mort ou il serait déjà revenu vers elle… L’estomac douloureux et attristée plus encore qu’elle ne l’avait jamais été, elle commença à se relever, puis sentit une soudaine présence près d’elle.
"Qui est là ?
Après plusieurs battements de cœur, elle n’entendit rien.
Puis un profond, faible murmure lui répondit.
"Un soldat fatigué qui craint d’avoir été oublié ou remplacé.
Les larmes remplirent ses yeux et elle crut suffoquer.
- Mon Hector n’a pas été oublié et il ne pourra jamais être remplacé.
Alors seulement il s’agenouilla à son côté et la tira contre lui. Il était plus mince qu’il l’avait été, mais aussi plus meurtri. Ses muscles étaient même plus larges et plus durs qu’avant. Elle berça sa tête dans ses mains et il la berça dans ses bras.
"Je vivais seulement pour la possibilité que je pourrais revenir et te tenir encore.
Ses larmes inondèrent ses joues.
-Je te hais pour la douleur que tu m’as causée par ton absence. Tu es abominable ! L’angoisse que tu étais mort et brûlé…
Il prit brusquement une inspiration lorsqu’elle toucha son dos.
-Hector !
-Je suis revenu, mais pas en un seul morceau.
Il s’écarta et prudemment s’assit à son côté.
-Qu’est ce que se passe ? Pourquoi as-tu enlevé mon amulette ?
-Une fois que nous avons atteint la Grèce, je l’ai bêtement pris pour jouer avec. Je n’avais pas idée que l’on était sur le point d’être attaqué par nos propres alliés. Mais n’ais crainte…
Il plaça sa main sur son poignet pour lui montrer qu’il était bien rentré à la maison.
- Tu es blessé ?
- Je n’ai certainement pas poignardé mon propre dos. Cependant étant donné l’incompétence de mes supérieurs je suis surpris de ne pas avoir trouvé le moyen de le faire.
Elle embrassa sa joue.
-C’est juste ton dos ?
-Malheureusement, non. J’ai pris entre quatre et dix coups de couteau dans mon dos, la main, le flanc , le front et à ma joue gauche, juste pour être sûr que j’étais bel et bien humilié.
Elle toucha son visage :
-Pas cette joue mon cœur. Cela ne m’aurait pas dérangé*.
En dépit de la gravité de la situation, elle souriait. Cela expliquait l’étrange position dans laquelle il était assit, mais…
-Tu n’es pas drôle… puis-je faire quelque chose pour te soulager ?
Il porta ses mains à ses lèvres et inhala sa peau avant de mordiller ses doigts, puis il s’étendit à ses côtés… exposant sa joue droite.
-Tu me réconfortes en ce moment quand je te vois ici. Je jurerais que tu as même embellis en mon absence.
Elle s’allongea, face à lui.
-J’ai peur de te toucher dans la crainte de te causer de la douleur.
Il plaça sa main sur son cœur et la tint pour qu’elle puisse sentir les battements rapides de son cœur à travers son chiton.
-Même si tu me blesses j’aimerai ça.
-Tu es masochiste.
-Je le suis en effet.
Souriant, il reposa sa tête sur son bras, près de sa tête, puis déplaça la main de Bethany sur sa joue, ainsi elle put sentir les expressions de son visage.
-Quelle pire douleur qu’après tout ces mois, je ne peux pas te faire l’amour comme je rêvais de le faire chaque nuit.
Elle déplaça sa main pour jouer avec ses boucles qu’elle enveloppa autour de ses doigts. Ses cheveux étaient plus court que lorsqu’il était partit, mais étaient toujours assez long pour le distraire.
"Personne ne t’a jamais dit que ta voix était très similaire à celle du prince Styxx ?
-Et quand as-tu entendu sa voix ma dame ?
-Plusieurs fois quand il était en public. Mais tu n’es en rien comme lui.
-En quoi sommes-nous si différents ?
Elle embrassa son nez.
-Tu es doux et précieux. Il n’y a pas une once d’arrogance dans ton corps.
-Peut-être que le prince n’est pas aussi mauvais que tu le prétends.
Elle fronça les sourcils.
-Tu le défends ?
-J’ai souffert et saigné pour lui durant les mois passés. Je serais un bâtard royal de ne pas le défendre maintenant.
Elle le dévisagea.
- Ne laisse pas une querelle s’immiscer entre nous avec mon opinion sur ton prince inutile. Tu es le seul homme dont je veux penser du bien maintenant.
Elle l’embrassa légèrement sur les lèvres.
- Tu m’as tellement manqué.
Styxx ferma les yeux alors qu’elle léchait et taquinait son menton. Rien que pour ça, cela valait la peine d’être revenu.
Mais alors même que cette pensée le faisait sourire, la peur rendait son estomac douloureux. Il avait entendu le même mépris dans sa voix lorsqu’elle parlait du prince que celui qu’avait sa famille pour lui… Comment réagirait-elle si elle apprenait qui il était vraiment ?
Peu importe, le fait est que depuis presque trois ans maintenant, il lui mentait.
Elle le haïrait autant que tous les autres. Pire, elle ne te pardonnerait jamais. Elle penserait qu’il s’était moqué d’elle et, comme Ryssa, l’accuserait d’horribles choses qu’il n’avait jamais pensé ou fait ou intenté. Et si elle apprenait un jour le misérable et avilissant marché qu’Apollon l’avait forcé à faire…
Le mélange de peur et de haine dans son cœur lui donnait envie de vomir.
Pourquoi ne puis-je pas trouver quelqu’un qui peut accepter tout de moi ? Le seul qui l’avait fait était Galen. A peine avait-il vu le cœur de Styxx qu’il avait compris ses véritables intentions et actions.
"Pourquoi es tu si triste ? Ai-je dit quelque chose de mal ?
-Non.
C’était à la fois un mensonge et la vérité. Il ne voulait pas qu’elle censure ses paroles en sa présence. Pas même lorsqu’elles le frappaient à l’entrejambe et le laissaient blessé.
-Je ne suis plus le garçon qui t’a laissé, Beth. J’ai peur que la guerre m’ait changé.
-Comment ça ?
-D’une manière difficile à définir. J’ai passé près de deux ans enseveli dans le sang et les morceaux de corps. J’ai tenu les mains d’hommes âgés et de jeunes hommes qui rendaient leur dernier soupir. J’ai vu des garçons qui étaient beaucoup trop jeunes, qui n’étaient même pas encore assez âgés pour se raser, abattus et emportés par des maladies que nous ne pouvions pas soigner. Nous avons brûlé nos morts jours et nuits jusqu’à ce que la puanteur se loge en permanence dans ma gorge et mon nez. Il y a des jours où le combat était si dense que les flèches et les lances des ennemis nous masquaient le soleil.
Le cœur de Bethany se serra en entendant la douleur dans sa voix. Elle connaissait chacune des batailles et les horreurs dont il parlait. Mais c’était la première fois qu’elle les voyait à travers les yeux des hommes qui les livraient actuellement. Des hommes qui ne savaient pas s’il s’agissait de leurs derniers instants ou s’ils allaient perdre une partie de leur corps…
Jamais auparavant elle n’avait compris la peur des familles laissées en arrière et à quel point il était difficile d’attendre l’être aimé qu’ils ne reverraient peut-être jamais. Les larmes aux yeux elle aurait souhaité pouvoir lui prendre ses souvenirs.
"Comment as-tu tenu ?
-Je pensais à toi. Sachant que tu étais ici. Comptant sur mon retour… Que tu pleurerais si je ne revenais pas. Je ne suis pas sûr que je serai sorti de certaines batailles si tu n’avais pas été dans mon cœur.
Il frotta la main de Bethany contre sa mâchoire.
-Je n’aurai jamais chevauché si vite vers la maison.
Son humour l’a fit sourire, puis l’embrassa.
-Je ne veux pas être de nouveau seule sans toi.
-Espérons que tu ne le seras pas. J’ai entendu dire que les cités-états s’étaient associées pour une trêve qui pourrait durer.
L’estomac de Bethany se serra à ses mots. Elle savait à quel point les trêves pouvaient être éphémères.
-Promets-moi, que si quelque chose arrive et que nous devons encore aller à la guerre, tu ne te battras pas.
-Je ne peux pas faire ça, Beth.
-Pourquoi pas ?
Styxx serra les dents alors qu’il cherchait une raison qu’il aurait pu lui donner sans lui révéler sa véritable identité.
-Comment pourrai-je rester à la maison en sachant que les hommes qui ont combattu à mes côtés et m’ont protégés, les hommes pour qui j’ai été blessé en les protégeant, sont allés mourir ? Aussi dur que cela puisse être de vivre avec les souvenirs de la guerre, je ne serais jamais capable de me regarder en face, et de me voir comme un lâche.
Elle ne prit pas très bien ses paroles, mais ne pouvaient non plus aller contre elles.
Se penchant en avant, Styxx mordilla ses lèvres, savourant le goût qui lui avait manqué plus que tout autre.
-Je suis fatigué de parler et de penser à la guerre. Dis-moi comment vas-tu ? Est-ce que ton oncle t’ennuis toujours ? Ta mère a-t-elle finalement tué ta tante Epi ? Comment va ta sœur ? Est-ce que ton grand-père a finalement retourné son épée contre son frère ?
Bethany fut stupéfaite par ces mots.
-Je ne peux pas croire que tu te souviennes de tout ça.
-Il n’y a rien sur toi que j’oublie".
[...]
Note de traduction :
* Il s'agit d'un jeu de mot non traduisible en français, que nous avons donc laissé tel quel. Dans la version originale, Styxx utilise le mot anglais "cheek", ce qui signifie bien "joue", ce à quoi que pense tout de suite Bethany, mais qui peut aussi se traduire par "fesse", l'endroit où il a été blessé donc.
Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2013
Traduction © Dark-Hunter Francophone
- Affichages : 2164