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Dark-Hunter #22 - La prophétie des songes


Chapitre 2

 

10 décembre 2012, 4 heures du matin
Tuscaloosa, Alabama

    Kateri Avani sursauta dans son sommeil, tourmentée par ses rêves. Elle n’était plus une femme, mais de nouveau une fillette de presque douze ans assise dans la maison de sa grand-mère, et elle jouait avec les poupées que son aïeule avait confectionnées pour elle et sa cousine Sunshine Runningwolf avec le maïs qui poussait dans le potager. Kateri passa sa petite main sur la chevelure soyeuse de maïs noir du poupon. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle s’inclinait toujours brièvement avec respect devant lui avant de le prendre. Sa grand mère, assise à côté d’elle à l’antique table de cuisine rouge, écossait des petits pois tout en parlant de sa voix douce qui donnait à la fillette l’impression d’être en sécurité dans un monde qui par ailleurs n’avait jamais été sûr.
  
-Tu sais, Ter, on dit toujours que l’amour de l’argent est la racine du Mal. Mais rien n’est plus faux. Sa grand-mère jeta les fils et les extrémités des pois dans le seau à compost à ses pieds et poursuivit :
  
-Avant l’invention de l’argent, du système monétaire même, le Mal régnait en maître.
  
Kateri ne savait trop pourquoi sa grand-mère lui expliquait cela avec tant de sérieux. La chevelure couleur de neige de son aïeule, savamment tressée, entourait sa tête d’une façon élaborée que la fillette avait vainement essayé de reproduire avec ses propres cheveux. Cela finissait toujours en fouillis, et ses tresses retombaient lamentablement dès qu’elle bougeait la tête. Sa grand-mère remonta ses lunettes sur son nez et interrompit son discours, le temps de prendre davantage de petits pois dans le panier de paille posé sur la table et de les mettre dans le plat calé sur ses genoux.
  
Elle pointa l’un des longs petits pois sur Kateri tout en dardant sur elle son regard perçant. Ses yeux dorés recelaient tout le feu d’une femme forte et d’une guérisseuse inspirée.
  
-Garde bien en mémoire mon avertissement, enfant. Ni l’argent ni la cupidité ne peuvent détruire l’humanité. Et ils ne saccagent pas la vie d’un individu.
  
Ils ne sont que les symptômes d’un mal profond qui peut te pourrir de l’intérieur. Kateri écarquilla les yeux.
  
-Qu’est-ce qui pourrit les gens, mamie ?
  
-L’envie, le plus mortel des défauts. C’est elle qui a été à l’origine du premier crime de l’humanité, lorsqu’un frère a tué son frère simplement parce qu’il pensait que celui-ci avait été favorisé. En apparence, le mot est joli. Mais, comme dans tout véritable mal, cette beauté est trompeuse et séduit ceux qui ne sont pas sur leurs gardes. Elle les détruit, les entraîne dans des rapides où ils se noient avant de comprendre ce qui leur arrive. Le cœur de la fillette se mit à battre la chamade. Les paroles de sa grand-mère l’effrayaient. Jamais, jamais elle ne serait envieuse ! Le problème, c’était qu’elle ignorait ce qu’était l’envie.
  
Elle posa la question.
  
Sa grand-mère se mit à écosser les pois avec des gestes un peu plus nerveux.
  
-Le mot « envie » vient du latin invidia, qui signifie qu’on éprouve du ressentiment, qu’on est jaloux d’autrui. L’envie, c’est lorsqu’on ne peut être heureux quand un autre a de la chance, lorsqu’on est incapable de lui souhaiter d’en avoir, même si cette personne le mérite. C’est quand on en veut à celui qui jouit du soleil, ou simplement parce qu’on croit que sa vie est meilleure ou plus facile que la sienne. Mais retiens bien ce que je te dis, mon enfant : nous avons tous notre lot de chagrins et de douleurs, d’ennuis et d’épreuves. Personne n’est immunisé contre cela, pas même ceux dont tu penses qu’ils mènent une vie agréable, parfaite. La souffrance et la honte n’épargnent aucun de nous.
   
-Jamais je ne serai envieuse, mamie. Je ne me laisserai pas prendre au piège.
  
Sa grand-mère sourit gentiment.
  
-Je sais, bébé. Mais il faut répéter les avertissements, car il est aisé de tomber entre les griffes de l’envie et de laisser la haine et l’aigreur détruire ton bonheur.
  
Elle tendit à Kateri quelques pois crus pour qu’elle les mange, puis se remit à sa tâche.
  
-Quand j’avais à peu près ton âge, ma grand-mère m’a raconté une histoire qu’elle tenait de son grand-père. J’étais bien jeune, mais après que je l’ai entendue, je ne l’ai plus jamais oubliée.
  
Kateri croquait les pois, tout ouïe : elle adorait les histoires de sa grand-mère. -Un jour, un jeune garçon est allé trouver son grand-père, qui était un vieux chef cherokee, et l’a interrogé : "Edudi, pourquoi es-tu si triste ?" Le vieux chef s’est mordillé la lèvre, puis s’est frotté le ventre comme s’il avait très mal. "Un terrible combat se livre en moi, Uhgeeleesee, a-t-il expliqué. Un combat qui ne me laisse pas un instant de paix et m’empêche de dormir." "Un combat, grand-père ? a demandé l’enfant, les yeux arrondis comme des soucoupes. Je ne comprends pas. Quel genre de combat peut-il y avoir en toi ?"
  
Kateri prit une poignée de pois dans le plat.
  
-Le vieux chef s’est mis à genoux devant le jeune garçon pour lui répondre. "Tout au fond de mon cœur, il y a deux loups. Chacun d’eux est assez fort pour dévorer l’autre, et ils se livrent une guerre permanente. L’un est le Mal. Il est la vengeance, le chagrin, le regret, la rage, la supériorité, l’arrogance, la bêtise, l’envie, le mensonge, la vanité, le sentiment d’infériorité, la méfiance et la rancune, ainsi que le manque de confiance en soi. L’autre loup n’est que bonté. Il est la paix, la sérénité, la sagesse, l’amour, la joie, l’espoir, l’humilité, la compassion, la bienveillance, la générosité, la vérité, la confiance et l’empathie. Ces deux loups se tournent autour dans mon cœur et s’affrontent sans cesse, jour et nuit. Il n’y a jamais de trêve. Pas même lorsque je dors." Les yeux du garçonnet se sont écarquillés tandis qu’il retenait son souffle. "C’est horrible pour toi, grand-père !"
  
Mais le vieux chef a secoué la tête et tapoté la poitrine de l’enfant au niveau du cœur. « Ce n’est pas horrible seulement pour moi, mon enfant. Ce même combat a lieu en toi et en chaque être sur cette terre."
  
Kateri pressa la main sur son propre cœur en se demandant si ces loups étaient en elle aussi. -Ces paroles ont terrifié le petit garçon, reprit sa grand-mère. "Dis-moi, grand-père, lequel des deux loups va gagner ?" Le vieux chef lui a souri, a posé la main sur sa joue et a répondu la pure et simple vérité : "C’est toujours celui que nous nourrissons qui l’emporte."
  
La voix de sa grand-mère résonnait dans l’esprit de Kateri tandis qu’elle s’efforçait de s’arracher au sommeil.
  
-Prends garde à ce que tu nourris, mon enfant, car la bête te suivra dans ta maison et vivra avec toi jusqu’à ce que tu lui offres un lit ou que tu trouves le courage de la jeter dehors.
  
Le rêve perdurait. Sa grand-mère n’en avait pas fini avec les avertissements.
  
À présent, Kateri la voyait lui prendre la main et l’entraîner à travers le temps, l’amener dans un endroit inconnu, étranger, et en même temps familier.
  
C’était comme si elle y était déjà venue et l’avait oublié.
  
Ou banni de sa mémoire.
  
Le vent, bien que chaud, lui glaçait le sang de peur. Elle avait la sensation qu’il charriait quelque chose de maléfique, quelque chose qui voulait qu’elle meure. Tout autour d’elle, stalactites et stalagmites composaient des silhouettes de bêtes difformes qui accroissaient son malaise. Sur les parois de terre rouge qui rappelaient le paysage de la planète Mars, des dessins représentaient des batailles passées entre des guerriers et un serpent à plumes qui les surplombait et crachait du feu par les naseaux pour essayer de les anéantir.
  
-C’est ici que commence la fin.
  
Avant qu’elle ait eu le temps de demander à sa grand-mère ce qu’elle voulait dire, Kateri distingua une ombre qui se déplaçait dans sa direction. La silhouette la rejoignit, l’attrapa par-derrière et plaqua son dos contre une poitrine à la dureté de pierre.
  
C’était un homme qui l’avait saisie, et il était si grand, si solide qu’elle avait l’impression d’être engloutie dans son corps. Il la maintenait immobile avec une facilité terrifiante.
  
Il la fit pivoter face à lui, et elle put le voir.
  
Chemise de lin blanc, veste noire, jean, longs cheveux d’un noir de jais qui lui descendaient jusqu’au milieu du dos, yeux couleur de nuit dans un visage aux traits si parfaits qu’il semblait irréel.
   
Ce n’était pas un étranger. Elle le connaissait. Elle se détendit.
  
Jusqu’à ce qu’il parle.
  
-Pour l’éternité, lui souffla-t-il à l’oreille, avant de lui plonger un couteau dans le cœur puis de la jeter par terre pour qu’elle rende son dernier soupir.
  
Son ultime vision fut celle de l’homme qui se transformait en corbeau et s’envolait.
  
Tremblante et terrifiée, Kateri se réveilla en sueur, tirée du sommeil par la sonnerie de son réveil. Il était 4 h 30 du matin. Dans l’obscurité de sa chambre, la jeune fille perçut une présence près de son lit et sentit un parfum de menthe et de lotion Jurgen’s.
  
Le parfum de sa grand-mère.
  
Ce phénomène ne s’était produit qu’une seule autre fois : la nuit où la vieille dame était morte. Kateri, alors à l’université, avait éprouvé les mêmes sensations en se réveillant.
  
Elle eut soudain la chair de poule, et les larmes lui montèrent aux yeux.
    -Eleesee ? Chuchota-t-elle, employant le terme cherokee pour "grand-mère".
  
Un éclair illumina la chambre, éclairant brièvement les ombres dans la pièce. Kateri poussa un petit cri : celle qui se trouvait dans un coin avait la forme très précise d’une femme.
  
Mais ce n’était pas sa grand-mère.
  
La silhouette était tordue, noueuse, affreuse.
  
Et elle se jeta sur elle !
  
Instinctivement, Kateri leva haut le bras et murmura en hâte les paroles de protection que sa grand-mère lui avait bien ancrées dans la tête afin qu’elle puisse lutter contre les cauchemars quand ils l’assaillaient.
  
Conformément à ce qui lui avait été enseigné, elle tenta de chasser l’envahisseur par la force de ses pensées, de le repousser vers le monde répugnant dont il était issu. La créature cria en se précipitant vers le lit. Elle s’immobilisa lorsque sa figure ne fut plus qu’à quelques centimètres de celle de Kateri. Ses yeux semblaient habités de flammes.
  
Soudain, elle recula, comme si elle avait heurté un champ de force. Dans un hurlement aigu, elle explosa, masse incandescente qui se métamorphosa en corneille et s’envola par la fenêtre.
  
Non. Pas une corneille.
  
Un corbeau.
  
Kateri frémit lorsque ses souvenirs la renvoyèrent vers un lieu et une époque où elle ne voulait pas aller. Un corbeau moqueur ! Une créature qui ne se montrait qu’à ceux qui allaient mourir. Aux âmes qu’elle comptait dévorer.
   
Kateri secoua la tête. Non, elle ne croyait pas à ces balivernes. Rien ni personne ne pouvait s’emparer de l’âme de quelqu’un. Ce n’étaient que de vieilles légendes que sa grand-mère lui racontait pour l’amuser ou lui faire peur quand elle était petite.
  
Je suis une scientifique. Je sais qu’il n’existe pas de bêtes métamorphes qui volent les âmes des mourants.
  
C’était tout bonnement impossible. Mais sa grand-mère, elle, le croyait. Ainsi que nombre des Cherokees qui vivaient dans la réserve où la vieille dame officiait. Elle était appelée au chevet de chaque agonisant. Jour et nuit, jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle, sa grand-mère restait là, vigilante, pour protéger le mourant des corbeaux moqueurs.
  
J’en ai combattu beaucoup, de mon temps, mon enfant. Et, comme moi, tu auras un jour la capacité de les voir. De les combattre pour les empêcher de dérober les âmes. C’est un honneur pour toi de prendre ma suite. Lorsque viendra ma fin, je veux que tu me tiennes la main pendant que je m’engagerai sur le chemin de la nouvelle aventure, que tu protèges mon âme jusqu’à ce qu’elle ait quitté mon vieux corps et franchi en toute sécurité les portes du paradis. Ensuite, je vivrai parmi les étoiles et je te regarderai chaque nuit comme je veille sur toi maintenant.
  
Ce rêve n’était jamais devenu réalité. Au lieu de mourir paisiblement dans son lit, sa grand-mère avait été assassinée par un homme qui s’était introduit chez elle alors que Kateri se trouvait à des milliers de kilomètres de là.
   
N’y pense pas.
  
Chaque fois qu’elle le faisait, une fureur noire, destructrice grondait en elle, et elle avait toutes les peines du monde à l’empêcher d’exploser. Un psychopathe avait fracassé la porte de sa grand-mère, la personne la plus gentille au monde, était entré et…
  
Stop ! Elle devait aller travailler.
  
Elle eut brusquement la sensation que ses pensées se dissolvaient lorsque, du coin de l’œil, elle capta un détail bizarre sur le plateau de sa commode : à côté de la photo où sa cousine Sunshine et elles étaient assises sur les genoux de sa grand-mère, il y avait les poupées de maïs dont elle avait rêvé ! Des poupées qu’elle n’avait pas vues depuis l’été de ses seize ans, quand sa grand-mère l’avait guidée lors du rituel de passage de l’enfance à l’âge adulte.
   
Ce jour-là, en une illustration symbolique du cycle de la naissance, de la mort et de la résurrection, ces poupées avaient été brûlées et leurs cendres répandues dans le jardin pour nourrir les nouveaux pieds de maïs.
  
Mais qu’elles soient là, sur la commode, n’était pas ce qui l’effrayait le plus.
  
Pendant qu’elle dormait, quelqu’un était entré dans sa chambre et avait écrit sur le miroir avec un morceau de savon, ainsi que le faisait sa grand-mère chaque fois que Kateri séjournait chez elle. De petits mots comme "Je t’aime", "Bonne chance pour ton examen ", "Passe une bonne journée à l’école", "N’oublie pas ton chandail"…
  
Aujourd’hui, il ne s’agissait pas d’un petit mot gentil.
  
Emporte mon nayu dans la Vallée de Feu, là où la terre pure doit apprivoiser le corbeau. Écoute le buffle et protège le papillon. Ensemble, vous êtes plus forts que n’importe quel ennemi. Et rappelle-toi, Waleli : lorsque vient le coyote ou que le serpent attaque, tu peux soit perdre, soit gagner.
  
En plein jour, c’eût été agaçant de lire cela. Mais dans la pâle clarté de l’aube, c’était carrément désagréable.
  
Elle n’était pas d’humeur pour ce genre de connerie.
  
-Qui est là ? cria-t-elle.
  
Seuls les battements de son cœur lui répondirent.
  
Elle pouvait appeler la police, mais pour lui dire quoi ?
  
Salut, monsieur l’agent. Je me suis réveillée et j’ai trouvé ce message énigmatique sur mon miroir, écrit par quelqu’un qui devait être soûl ou drogué… Non, monsieur l’agent, je ne me shoote pas. Et, non, il n’y a personne ici maintenant, et je ne sais pas pourquoi on a fait ça. Mais pourriez-vous découvrir qui est venu écrire ce truc et lui demander de ne pas recommencer ? Qui je soupçonne ? Aucune idée. Il n’y avait que ma grand-mère qui me laissait des messages de cette façon.
  
Non, ça ne donnerait rien de bon. Et avec la veine qu’elle avait, ils l’embarqueraient pour déposition mensongère. Ou, pire, elle aurait droit à l’unité psychiatrique.
  
Ce qui la troublait le plus dans ce message, c’était "Waleli", soit "colibri", son véritable prénom, celui que sa grand-mère lui avait donné quand elle était née. Un prénom que sa mère n’avait pas mentionné lorsqu’elle avait rempli son certificat de naissance.
  
Aucune personne vivante ne le connaissait.
  
Pas une seule.
  
Donc, soit sa grand-mère lui avait rendu visite, soit…
  
Allons, elle ne croyait pas aux fantômes !
  
Exact. Mais quelle autre explication tenait la route ? Pourquoi un parfait étranger se serait-il introduit chez elle pour ne rien voler, ne lui faire aucun mal et écrire ce message ? C’était absurde.
  
Et puis, comment ce ou ces étrangers auraient-ils été au courant du nayu – lequel était apparu dans des mails qui lui avaient été envoyés le lendemain de la mort de sa grand-mère ? Comment auraient-ils su comment celle-ci appelait Kateri quand elles étaient seules ?
   Kateri secoua la tête.
  
Peut-être était-ce le corbeau moqueur qui avait fait cela…
  
Ouais, bon, l’idée d’un corbeau moqueur écrivant au savon sur un miroir était encore plus dingue que l’hypothèse d’un fantôme, mais que restait-il ? Lorsqu’on a éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable que cela paraisse, doit être la vérité.
  
C’était à peu près ce que disait sir Arthur Conan Doyle à travers Sherlock Holmes.
  
-Non, je ne goberai pas ces âneries, mamie ! cria-t-elle, les yeux levés vers le plafond.
  
Jamais elle n’avait cru à tous ces trucs paranormaux, les corbeaux moqueurs, les esprits, les tsinooks, et toute cette sorcellerie de bazar.
  
Elle était une scientifique. Elle ne croyait qu’à ce qu’elle pouvait voir, goûter, toucher, sentir et entendre.
  
Ce qu’elle pouvait analyser.
  
Le reste était bon pour les romanciers et Hollywood.
  
En dehors des rêves, cela n’existait pas.
  
Pas du tout.
  
Quelque chose grinça. Kateri tourna vivement la tête en direction de la commode : le son venait de là.
  
Sur le miroir, d’autres mots apparurent.
  
Je crois en toi, Waleli. Ne me déçois pas.
  
Et surtout, ne te déçois pas toi-même.

 


Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2012
Traduction © Dark-Hunter Francophone