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The League #5 - Born of Silence


Prologue  

 

   "Tu es le plus grand salaud dans l'univers entier. Qu'essaie-tu de faire ? Attacher Caillen pour avoir le record du nombres de personnes avec lequel tu as dormi en un seul mois ? Et si tu veux savoir, le sien c'est vingt-deux.
   Maris Soule, l'ami le plus ancien et le plus cher de Darling, se mit à rire d'un ton sec.
   "Tu es seulement jaloux de ne pas avoir eu de remarque du serveur."
   Étendu dans son fauteuil ornemental rembourré Darling grogna une réponse. Il faisait tourner le vin dans son verre de cristal alors qu'ils avaient fini de déjeuner dans l'un des restaurants les plus en vue de Perona, la capitale de la partie sud de l'empire Caronese où la famille de Darling avait impitoyablement régné pendant plus de trois mille ans.
   Après la matinée de lèche-cul qu'il avait eu, il voulait vraiment quelque chose de beaucoup plus fort que ce truc merdique à boire, mais son personnage public l'empêchait de commander la liqueur dure qu'il convoitait.
   Il ne pouvait boire que chaque fois qu'il était seul. Et même là, il devait être prudent.
   "Je pense que tu t'es encore trop impliqué..." Darling prit un moment à essayer de trier tous les hommes avec qui son meilleur ami avait été la dernière année.
   "Je ne peux même pas me rappeler de son nom maintenant." 
   -Gregor ?".
   Darling grogna quand il se rappela finalement le nom du dernier petit ami, et ce n'était pas Grégor. Il craignait d'être déjà sénile, mais il avait d'autres choses à l'esprit. D'ailleurs, personne ne pouvait suivre la liste toujours renouvelée de hommes-jouets de Maris.
   "Je suis en retard apparemment. Le dernier dont je me souviens s'appelait Destin.
   -Drustant, le corrigea Maris. Et oui, tu l'es. Tu devrais vraiment essayé de suivre. C'était il y a deux bons mois, et j'en ai eu trois depuis."
Il regarda le numéro sur son portable et sourit en voyant ce qui s'affichait.
   "Et bientôt quatre.
   - Alors Gregor sait qu'il a été remplacé ?
   - Oh ne me lance pas sur cette salope repoussante. Je l'ai pris en flagrant délit avec son secrétaire personnel. Son secrétaire... vraiment ? Si tu veux jouer la pute, le moins que tu puisses faire est de ne pas le faire avec un tel cliché. Pas vrai ?
   Darling se mit à rire, puis il prit un autre verre de vin avant de parler à nouveau.
   "Je vais garder ça à l'esprit pour une référence future.
   -Oh s'il te plaît. Tu es un moine. Je ne suis même pas sûr que tu es perdu ta virginité".
   Avec une expression de profonde horreur, Maris leva les yeux de son téléphone portable et couvrit sa bouche de sa main quand il réalisa ce qu'il avait dit et le souvenir de souffrance qu'il avait involontairement fait ressurgir chez Darling.
   "Je suis tellement désolé, Dar. C'était si insensible de ma part. Bon sang, je ne peux pas croire que j'ai dis ça sur toi. Je ne le pensais pas. Tu sais que je ne le ferais jamais, jamais je ne te blesserais... Tu peux me frapper si ça peut te t'aider à te sentir mieux."
   Il ferma les yeux et se tendit comme s'il s'attendait à être frappé.
   Il fallu plusieurs secondes à Darling avant qu'il ne puisse repousser le monstre de son passé dans le placard, claquer la porte sur lui, puis parler avec dépit de la dure vague d'émotions qui l'éventrait.
   -Tout va bien, Mari," dit-il enfin, sa voix faussement calme. "Je sais que tu n'en dirais rien."
   Mais cela ne l'empêcha pas le ressentir jusqu'à la moelle de ses os.
   Il posa le verre sur la table et souhaita pouvoir arracher certains de ses souvenirs de son crâne. La partie la plus pathétique ? Aussi horrifiant que cela avait été, ce n'était pas au sommet de la liste des choses qu'il tuerait pour oublier.
   Ouvrant les yeux, Maris tendit la main et en recouvrit la sienne.
  "Tu es la personne la plus forte que je connaisse. Tu sais que c'est vrai ?"
   Étrange, il ne le sentait pas de cette façon. La plupart du temps il se sentait plus abattu à l'intérieur qu'il l'était à l'extérieur. Et ces derniers temps ces sentiments de colère et de ressentiments, de haine et de vengeance, l'avaient poussée dans un lieu de ténèbres et il ne savait pas ce qui pouvait l'en faire revenir.
   Avant de pouvoir se retenir, il effleura de sa main la dernière ecchymose sur sa joue. Heureusement les longs cheveux qu'il portait couvraient le côté gauche de son visage, et cachaient la profonde cicatrice qu'aucune des plus chères chirurgies plastique ne pouvait le débarrasser.
   Un autre souvenir persistant dont il pouvait se passer, et un rappel perpétuel qu'il était vraiment seul dans ce monde.
   Son alarme portable sonna.
   Maris grimaça.
   "Qu'est ce que c'est ?
   Darling coupa l'alarme, puis glissa son portable dans sa poche.
   -Mon oncle a activé ma puce UNPS". Un joli dispositif de nano traqueur qui était si microscopique, qu'il ne pouvait pas être localisé, enlevé ou enrayé. Mais la seule chose sur laquelle n'avait pas compté son oncle Arturo était l'ingéniosité de Darling qui avait créé un programme pour intercepter l'accès d'Arturo à la puce.
   -J'ai mis une alarme pour m'avertir chaque fois qu'il envoie ses hommes pour me ramener à la maison."
   Une constante dans sa vie qui avait toujours attisé sa colère.
   Comment diable pouvait-il encore être considéré comme un mineur à l'âge de vingt-huit ans ?
   Seulement par quelque chose d'aussi arriéré que la loi Caronese...
   Une loi initialement conçue pour le protéger lui et son peuple. Au lieu de cela, elle s'était trouvée être une peine de prison accrochée autour de son cou comme un nœud coulant perpétuel.
   Et honnêtement, il commençait à en être malade de toute cette merde. Kere, le guerrier sauvage en lui, voulait du sang. Chaque jour, il s'attendait à ce que la plus sombre partie de lui-même prenne le dessus, oublie toutes les conséquences, et se déchaîne contre le monde. Que les dieux aident celui qui sera dans sa ligne de feu quand ça arrivera.
   Dans le passé, il avait été en mesure d'apaiser sa colère et son indignation avec une froideur rationnelle, mais chaque jour ils étaient de plus en plus difficile à maîtriser. Plus aucune logique ne pouvait le calmer. Si quoi que ce soit, tentait de rationaliser sa situation, et l'injustice de sa vie, cela ne le mettait que plus en colère.
   Il sentait qu'il commençait à devenir fou avec tout ça.
   Coquettement, Maris essuya sa bouche avec sa serviette de lin.
   "Nous devrions y aller, alors. Je ne veux pas d'ennuis."
   Ça n'avait pas d'importance. Le fait même de respirer lui causait des ennuis.
   Je ne supporterais pas ça plus longtemps...
   Mais il le fallait. Ce n'était pas seulement sa vie qui était en jeu. C'était celle de sa mère, de son frère et de sa sœur. Et contrairement à son frère aîné Ryn, il n'en était pas au point de tourner le dos à sa famille. Jamais. Même s'il détestait sa mère plus qu'il ne l'aimait, il ne pouvait pas la sacrifier à son oncle.
   Il ne pourrait jamais cracher sur la mémoire de son père de cette façon.
   Mais il était vraiment fatigué de tenir cette ligne de conduite. Quinze ans de conneries totales l'avaient détruit. Non seulement physiquement, mais mentalement.
   Allez Dar. Juste dix-huit mois de plus. Tu peux le faire. Il hériterait de l'empire de son père et, enfin, il aurait le contrôle de son propre destin.
   Tu ne penses pas vraiment que ça arrivera, n'est-ce pas ?
  
Il le devait. Même si son instinct lui disait qu'il serait très probablement assassiné entre ce moment et maintenant, c'était tout ce qui le gardait sain d'esprit.

   Ça et la seule personne dont il ne pouvait parler à quiconque.
   Pas même à Maris.
   Darling leva la main pour signaler au serveur qu'ils étaient prêts pour l'addition. Si son oncle suivait sa routine habituelle, il avait seulement quinze minutes avant d'être traîné hors d'ici par les gardes royaux.
   C'était la dernière humiliation dont il avait besoin, surtout après le round de ce matin du Darling Humilier en Face des Gérants au Pouvoir.
   Ne pas penser à ce sujet. Il serait bientôt gouverneur et ils apprendraient tous à quel point il n'était pas faible.
   Il prit sa carte et la posa sur la table. Il n'avait pas besoin de regarder la facture. Elle n'avait pas d'importance pour lui qu'elle soit bonne ou mauvaise. Le temps signifiait bien plus pour lui que l'argent.
   Le serveur s'approcha, lançant un sourire à fossettes à Maris en prenant le chèque et la carte.
   Il fut de retour en un temps record... avec un petit morceau de gâteau que Maris avait commencé par commander, avant de changer d'avis. S'il y avait quelque chose à dire sur le flirt scandaleux de Maris, c'est qu'ils étaient toujours reçus avec le meilleur service de tout le Système Unis.
   Darling pressa son pouce contre le scanner, puis signa sur le livre électronique. Dès que le paiement fut accepté, il se leva et suivit Maris vers l'entrée.
   "Où vas tu après ça ?" Demanda Maris en lui tenant la porte ouverte.
  Ce que voulait vraiment dire Maris c'était où Darling allait essayer de se cacher pour éviter d'être traîné à la maison comme un criminel, et battu parce qu'il avait osé avoir cinq minutes de paix hors de la vue de son oncle.
   -Je vais prendre mon fighter et aller rendre visite à Caillen un certain temps. Je n'ai pas eu la chance de voir mon filleul depuis qu'il a commencé à marché. Et toi ?
   Maris regarda de nouveau vers le restaurant.
   -Je vais prendre quelque chose, c'est sûr. Mais ce n'est pas un fighter.
   En dépit de son dégoût de devoir le quitter si brusquement, Darling se mit à rire. C'était ce qu'il aimait le plus à propos de Maris. Peu importe à quel point il se sentait mal, Maris pouvait toujours l'amuser.
   -Sérieusement, tu veux venir ?
   -Sûr. Je peux toujours regarder Caillen. Cet homme..." Maris se mordit la lèvre avec une joie lubrique.
   Darling secoua la tête en se mêlant à la foule immense dans la rue et dû se frayer un chemin à travers la mer de corps qui se traînaient.
   "Mieux vaut être prudent, sa femme pourrait être jalouse.
   -C'est vrai. Et je ne suis pas assez stupide pour contrarier une femme qui sait se servir d'un blaster et d'une lame. J'aime avoir les parties de mon corps bien attachées.
   Darling de répondit pas. Merde, la foule était toujours dense à cette heure de la journée, c'en était ridicule. Il pouvait à peine passer au travers.
   Là encore, il devrait en être reconnaissant. Ça ralentirait les hommes de son oncle et lui permettait de se cacher parmi eux.
   Son alarme sonne de nouveau.
   "Bâtard", grogna t'il dans un souffle en le baissant le regard pour l'éteindre.
   "Dar ! Devant toi !
   Avec les réflexes aiguisés des meilleurs assassins en activité qui lui avaient appris à protéger ses zones vitales, Darling se tourna dès l'avertissement de Maris. A cet instant, il sentit la piqûre d'un couteau glissant dans sa chair, juste en dessous de son omoplate.
   Un couteau qui était destiné à son cœur.
   Jurant, il attrapa rapidement le poignet de l'assassin. Pendant quelques secondes, les yeux bleus de Darling se fixèrent dans ceux mortellement gris qui étaient trop stupides pour réaliser que leur propriétaire venaient de faire une erreur fatale.
   L'assassin reprit son couteau.
   Serrant les dents contre la douleur, Darling le laissa faire. Mais au moment où il ne fut plus dans sa chair, il resserra son emprise sur le poignet de l'homme et lui donna un coup de tête. Tirant violemment le bras de l'assassin, il entendit l'os craquer avant que le couteau tombe de sa main cassée. L'assassin revint vers lui avec un autre couteau qu'il tira d'une gaine sur sa jambe.
   Amènes-toi...
  Darling bondit en arrière, hors de sa portée. Frappant son talon gauche contre le trottoir, il éjecta la lame au bout de sa botte et l'utilisa pour éloigner le couteau dans la rue de façon à ce qu'il puisse l'attraper avec sa main. Les gens réalisèrent ce qui se passaient et commençaient à se disperser, hurlant et effrayés à l'idée d'être accidentellement blessés ou tués dans le combat.
   L'assassin se jeta à nouveau sur lui.
   Le démon à l'intérieur de Darling salivait à l'idée du sang. Il fit un sourire narquois à l'assassin alors qu'il tournait autour de lui, hors de sa portée. Il roula dans son dos, puis se retourna et le poignarda à l'épaule.
   Son agresseur cria en faisant volte face à nouveau vers Darling. En riant, Darling lui fit signe des deux mains d'avoir l'audace de s'approcher. L'assassin se renfrogna au couteau que Darling berçait dans sa paume, la façon dont le bâtard le tenait indiquait qu'il était aussi compétent avec une lame que l'assassin l'était.
   Pour la première fois, la peur assombrit les yeux gris de l'assassin. Il laissa tomber son couteau et saisit son blaster.
   Son erreur.
   Voulant protéger les innocents qui serait abattus avec lui, Darling attrapa le bras de l'assassin et le tordit jusqu'au lui mettre dans le dos. Avant que l'assassin puisse se dégage, Darling lui attrapa le menton, le souleva et fit une profonde entaille dans sa gorge.
   Suffocant, l'assassin tomba à genoux sur le trottoir. Il agrippa la plaie béante en essayant de bloquer le sang qui coulait entre ses doigts.
   Sa colère bouillonnait, Darling se recula pour regarder. La part de décence en lui voulait finir cet assassin et abréger ses souffrances. Mais la partie de lui-même qui dévorait lentement sa conscience, appréciait de le voir lutter pour vivre.
   Le laisser mourir dans une complète agonie. C'était ce qu'il méritait.
   Mieux vaut lui que moi.
   Darling regarda rapidement autour de lui pour être sûr que ne venait pas d'autre menace. Son regard rencontra celui de Maris et il vit l'horreur dans les yeux de son ami. Il pensait que c'était pour ce qu'il avait fait, jusqu'à ce que Maris s'avance.
   "Tu saignes vraiment salement dans le dos. Est-ce que tu vas bien ?
   Alors seulement Darling ressentit à nouveau la douleur.
   -Ouais, ça fait mal comme l'enfer, mais je vais vivre".
   Il avait eu des blessures bien pires que ça. Et lui avaient été données par des gens qui l'aimaient, soit disant.
   L'assassin continuait à se tordre sur le sol, demandant grâce dans sa veste noire qui portait trois douzaines de marques sur la manche, un décompte de ce malade qui se vantait de combien de personnes il avait assassiné. Darling, fit une moue de dégoût au bâtard qui avait essayé de le tuer.
   Ses amis l'avaient surnommé "Kere", comme une plaisanterie. Le dieu Caronese de la mort, on disait que Kere tirait toute sa subsistance du sang de ses ennemis. Il vivait pour se battre et puisait sa force de ceux qui le suppliait à la clémence. Alors que normalement Darling essayait d'être équilibré et facile à vivre, ils avaient pensé que c'était amusant de l'appeler ainsi.
   Mais maintenant...
   Il n'avait pas de pitié alors qu'il regardait l'homme qui était en train de mourir de la blessure vicieuse qu'il lui avait donné. En fait, il ne ressentait qu'une chose...
   Tu ne peux pas mourir maintenant, et la fermer en le faisant ?
   Avant même qu'il ne réalise ce qu'il faisait, Darling attrapa le blaster de l'homme dans son étui et lui tira dessus avec.
   Un seul coup de feu à l'arrière de la tête.
   Darling se trouvait dans la rue en smoking avec un blaster et la main aussi ferme qu'elle pouvait l'être. Pire, il ne ressentait rien face à ses actions. Pas de regrets. Pas de remords.
   Le vide total.
   Il ne savait pas quand cela s'était passé, mais il était devenu comme insensible et paralysé comme tout les assassins qu'il avait connu. Ses émotions lui étaient maintenant étrangères.
   Il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait encore atteindre son passé et lui faire sentir autre chose que sa propre douleur et sa rage.
    Mon Dieu s'il vous plait, aidez-moi...
   Cette fois, il compris que l'horreur dans les yeux sombres de Maris était sans aucune doute pour ses actes.
   "Tu vas vraiment commencé à me faire peur, Dar."
   Ouais... je commence à me faire peur, moi aussi.

    


Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2012
Traduction © Dark-Hunter Francophone

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