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The League #10 - Born of Legend


Chapitre 3

 

   "Amiral ? Nous avons un appel sur le pont. "
   Ushara regarda le moniteur où Gavin lui parlait. "Peux-tu me le passer ?"
   Gavin regarda Jullien. "C'est une transmission que l’on reçoit, mais aucun d'entre nous ne peut la traduire, et le logiciel de traduction du navire ne peut pas identifier la langue. Nous inquiétons la Ligue ou une autre force qui pourrait nous suivre.
   -Envoie-la moi."
   Finalement, il le fit.
   Ushara fronça les sourcils. C'était joli, mais… "Aucune idée. Retournez et-… 
   -Gyron Force code", déclara Jullien sans hésitation. "Rien à voir avec vous. Ils ont des troupes en direction d’Aluran C pour s'entraîner. Ils se préparent à bientôt commencer une connerie avec leurs voisins. C'est une transmission de routine de commande à leur chef, avec des ordres pour les paramètres de mission. 
   Ils regardèrent tous les deux Jullien.
   -Quoi ?" Demanda-t-il à la défensive. "J'avais des cousins ​​qui étaient dans la Gyron Force. L’un était major. L'autre, capitaine. Leur oncle était le commandant général avant de tous les assassiner durant un coup d'état et de prendre la place de son frère comme empereur… Et ma poule mouillée de père a refusé d’exercer des représailles. Quoi qu'il en soit, quand nous étions des enfants, Barnabas m'avait emmené sur les manœuvres pour je cite, "me discipliner", à chaque fois que j'osais respirer son air. Personnellement, je pense qu'il tentait de provoquer un arrêt cardiaque. Mais peu importe. J'ai grandi avec ce foutu code militaire. Il me provoque toujours des chocs post-traumatique à chaque fois que je l'entends. 
  
Ushara tiqua à son ton sec et sarcastique.
   -Eh bien, voilà Capitaine. Rien à craindre donc.
   -Tu lui fais confiance ?
   -Puisqu'il a plus à craindre que nous si nous devions rencontrer les autorités, je le pense".
   L'écran s’éteignit.
   Elle se tourna vers Jullien, le front arqué.
   -Est-ce la vérité ?
   -Voulez-vous que je vous montre plus de cicatrices ?" Il s’apprêta à défaire son pantalon.
   Ushara l'arrêta rapidement et rit. "Vous n'êtes pas ce que j'attendais d'un tiziran".
   Il se moqua. 
   -Croyez-moi, nous ne détenons pas de part de marché sur les connard. Il y a plein d'autres choses à faire.
   Malheureusement, il avait raison à ce sujet. Ushara se déplaça pour pouvoir ramasser le plateau.
   -Avez-vous encore faim. 
   -Voulez-vous la réponse polie ou la vérité ?
   -La vérité.
   -Je n'ai pas mangé depuis près de cinq jours. D’où pensez-vous que vient le trou dans ma botte ? Vous n’avez pas remarquez que c'était la même taille et la même forme que mes crocs ?
   Elle sourit à sa réponse un peu flippante, elle ne voulait pas être charmée par lui.
   Pas encore…
   -Venez avec moi."
   
   Alors qu’ils quittaient l'infirmerie, elle faillit entrer en collision avec Vasili qui marchait rapidement vers elle. Il la regarda d’un air penaud.
   "Vas... Qu'est-ce que tu fais ?
   -Moi, euh… euh…"
   Son précieux bébé regarda ailleurs comme s’il cherchait une réponse qu'elle goberait.
   Elle aimait chaque fois qu'il essayait de mentir. Il était tellement mauvais à ce jeu. Vasili regarda Jullien. "Vous allez bien, Altesse ?
   -Appeles-moi Dagger, et je vais bien. Et toi, luden ? Ils ne t’ont pas blessés, hein ?
   -Nan. Mais maman m'a presque tué avec sa manière de piloter. Vous étiez réveillé quand nous nous sommes échappés ?
   -Non, j'ai raté ça.
   -Soyez-en reconnaissant. La moitié de l'équipage est encore en train de gerber.
   Ushara leva les yeux.
   -Mais Ma, tu aurais dû voir le combat du tiziran. C'était génial ! Il frappe encore mieux que toi.
   Elle fronça son front.
   -Gyron Force, vous avez dit ?
   -Euh, non. Leur sœur pré pubère, en fait. Je me suis assez fatigué de sa manie de vouloir me rincer la tête dans les toilettes chaque fois qu'elle venait. La pire chose quand on vit dans un palais ? Le turbo flush. Des toilettes si puissantes, que vous craignez qu'elles vous prennent un rein si vous êtes encore dessus lorsque vous tirez la chasse. Bien sûr, j'ai perdu quelques cellules du cerveau avant d'apprendre à la battre.
   Son aveux était tellement sec et implacable qu'elle n'était pas tout à fait sûre qu’'il était sérieux ou non.
   -C’est une plaisanterie ?"
   Il arqua un front royal. "Est-ce que l'on peut inventer des choses pareilles à propos de turbo flush, de shampooings faciles, des cellules du cerveau manquantes ou de cousins ​​Amazoniens ? A quel genre d’êtres vous associez-vous généralement ?
   -Normaux.
   -Vraiment ? Beaucoup de signe normaux avec le Tavali, n'est-ce pas ?
   Elle se figea à sa question.
   -Qui a dit quelque chose sur le Tavali ?
   Il lui donna un arrogant signe de tête. "Personne. Certainement pas moi. "
   Merde, il était perceptif. Enervé par ça, elle le conduisit à la cuisine où elle mit le plateau sur le comptoir.
   Jullien s’arrêta dans l'ombre de la porte en voyant que la pièce était occupée.

   Ushara inclina la tête au cuisinier. Petit et rond avec une peau bleue et des yeux vert vif, Daryn était un membre de l'équipage de Gavin depuis plusieurs années.  
   "Daryn. Comment ça va ?
   Il essuya ses mains sur son tablier avant de prendre le plateau.
   -Mieux maintenant avec Gavin à la barre.
   -Tu veux bien arrêter ?" Elle se tourna vers Jullien. "Que désirez-vous ? 
   Toutes amitiés et taquineries avaient maintenant disparues. Ses traits sévères et mortels, Jullien s'attarda sur son blaster alors qu'il regardait le cuisinier avec précaution.
   -Ça ira. Merci.
  
Dos au mur, il se dirigea vers le couloir.
   Confuse par son brusque revirement, Ushara laissa Vasili dans la cuisine pour suivre le prince, qui était déjà à mi-chemin de l'infirmerie.
   -Jullien ?
   Il ralentit ses longues foulées.
   -Oui ?
   -Je pensais que vous aviez faim ?
   -Je m’en contenterais. Cependant, merci, mu tara. Combien de temps avant que vous vous débarrassiez de moi ?
   -Pourquoi êtes-vous si nerveux ?
   -Pas nerveux. Circonspect. "Il lui tendit son interface avec prime bonus affiché dessus. "Pour ce montant de crédit, j'ai de la chance de pouvoir me faire confiance pour ne pas me tirer moi-même dans le dos. Par conséquent, je préfère rester dans des zones où je n’en tente pas d'autres.
   -Vous marquez un point.
   -Oui. Et ce n'est pas seulement celui sur ma tête. "Avec rien de plus qu'un murmure et un claquement de botte, il se déplaça dans l'ombre et retourna à l'infirmerie.

   Ushara ne pouvait pas croire qu'elle était vraiment désolée pour un membre de l'aristocratie. De l’aristocratie Andarion, pas moins. Elle avait été élevée pour les haïr de tout son être.
   Et encore …
   Elle ne pouvait pas rejeter de son esprit la vue de ses cicatrices. Ses vêtements usés et déchiquetés. La fatigue, la résignation et le tourment dans ses yeux noisette. Ou son humour excentrique qui l'empêchait de perdre pied.
   "Maman ?" Elle se retourna au son de la voix de Vasili.
   -Tu as besoin de quelque chose ? -
   Où est passé le tiziran ?
   -Il ne se sentait pas bien.
   -Oh. Dois-je lui apporter de la nourriture ?"
   Elle fronça les sourcils à cette question inhabituelle. Ce n'était pas du genre de Vasili de se soucier d'un étranger. Alors que son fils était un bon garçon, il était normalement très prudent et craintif envers les autres.
   Depuis la mort de son père, il s’était retiré du monde. Une ombre de l'enfant vibrant qui avait adoré chaque souffle que Chaz produisait. Ils avaient été si proches que, après la mort de Chaz, Vas n'avait pas parlé pendant près d'un an. Il avait été tellement traumatisé et s’était sentit si abandonné par cet événement qu'elle avait commencé à craindre de ne plus jamais revoir son fils.
   Maintenant, après une rencontre avec le prince, Vasili était presque le garçon dont elle se souvenait.
   Quelle étrangeté que ce soit Jullien qui ait déclenché quelque chose en lui et ait rétabli sa confiance…
   "Bien sûr. Et puis-je poser une question ?
   Vasili se gratta le nez.
   -D'accord.
  
-Pourquoi es-tu si attaché au tiziran
   Alors qu'il se recroquevillait, le visage de Vasili paru perturbé. "Il n'avait aucune raison de se soucier de moi, maman. Et il l'a fait. Il m'a donné son interface, son blaster et son porte-monnaie pour aller à la maison et ensuite a voulu mourir pour que je puisse m'enfuir. Je ne sais pas. C’est juste que la façon dont il l’a fait signifie quelque chose pour moi. Personne d'autre que toi ne s’était déjà tenu debout et avez combattu pour moi comme ça avant. Il était comme un héros de la vie réelle. Comme les War Hauks dont tu me racontes les histoires.
   Et cela signifiait tout pour elle. Souriante, elle prit Vasili dans ses bras et lui embrassa la tête. "Tu deviens si grand. Bientôt, je devrais lever la tête pour te regarder.
   -Dieux, je l'espère. Je détesterais être petit une fois adulte. Tu penses que je serai aussi grand que Basha Dimitri ?
   -Plus grand."
   Il sourit. "Je vais chercher de la nourriture pour le tiziran.
   -D'accord, et Vas ?" Il s'arrêta pour la regarder. "Tu ne devrais probablement pas continuer à l'appeler ainsi. Cela lui causer des problèmes. Il suffit de l'appeler Dagger comme il l'a dit, d'accord ?
   En hochant la tête, il se dirigea vers la cuisine pendant qu'elle allait à l'infirmerie pour vérifier comment allait son invité.

 

   En ouvrant la porte, elle vit Jullien avec sa chemise relevée, examinant sa blessure.
   "Est-ce que tout va bien ?" Il remit la chemise dessus.
   "Bien.
   Elle ne le crut que pendant un instant.
   -A quel point est-ce mauvais ?" Elle traversa la pièce et le rejoignit pour voir par elle-même.
   Il sortit de son chemin.
   -C'est bon.
   -Permettez-moi de voir ce que vous avez fait.
   -Je ne préfère pas.
   -Pourquoi ?
   Avec un grognement irrégulier, Jullien se retourna pour faire face au petit miroir sur l'évier. L’angoissante douleur dans ses yeux était brûlante alors qu'il rencontrait son propre regard.
   -J'ai assez de souvenirs au sujet de choses que je n’ai pas. La dernière chose dont j'ai besoin ou que je veux, c'est de ressentir les mains d'une belle femme qui me touche alors que je sais combien je suis répugnant, surtout de façon intime. Je préférais saigner à mort d'abord."
   Il la regarda à travers ses cheveux avec une angoisse si amère qu'il lui serra la gorge, avant de reculer et de détourner les yeux.
   S'étant assis, il sortit son interface et le regarda fixement. "Faites-le moi savoir quand il sera temps de partir.
   -Vous n'êtes pas répugnant.
   Il renifla à cette contradiction grossière.
   -Qu’est-ce que ça veut dire ? 
   -Cela signifie que je ne vous crois pas, mu tara. J'ai beaucoup de preuves du contraire, y compris la façon dont vos lèvres se serrent involontairement chaque fois que vous regardez dans ma direction en générale, comme si j'étais un tas d'excréments en flammes, que quelqu'un y a mit le feu et l’avait placé à votre porte.
   Ushara détestait combien ces mots lui avaient fait mal. Pire ? Elle détestait le fait qu’elle puisse lui faire ça. Et bien qu’elle pensait avoir caché son dégoût pour son droit d'aînesse et sa famille. Apparemment, elle était aussi mauvaise que tout le monde et tout aussi rapide pour juger les gens.
   Elle balaya du regard son corps long et maigre. Bien qu’avec des vêtements propres et de mauvaise qualité, vieux et déchirés, il les portait avec l’allure d’un dragueur et une fierté blessée.
   Seulement, il pouvait supporter de porter quelque chose d’aussi moche et encore paraître pour quelque chose de sexy et de létal.
   "C’était quand la dernière fois que vous avez dormi dans un vrai lit ? 
   Le fait qu'il ait dû s’arrêter et considérer sa réponse lui brisa le cœur. Mais pas autant que la réponse.
   -Je ne sais pas.
   -Un mois ?
   Il soupira avant qu'il ne réponde.
   -Plus long… au moins.
   Elle se figea à ses mots chuchotés. Et avant qu'elle ne puisse s'arrêter, sa sympathie parla pour elle. "Alors, que penseriez-vous de revenir avec nous ?
   Il fronça les sourcils.
   -De revenir où ? 
   -À notre base. Vous pourriez y trouver du travail. Un logement sûr où personne ne vous chassera. Avez-vous des compétences ?
   Il lui fit un sourire arrogant.
   "Je suis particulièrement habile pour épuiser tout le monde qui m'entoure. C'est tout à fait exceptionnel. On me le fait savoir en entrant simplement dans une pièce.
   Elle rit. "Quelque chose de plus commercialisable ?
   -Ouais. Ingénierie et mécanique. S'il y a une carte mère, ou de l’électronique, je peux m’en occuper, la concevoir ou la réparer.
   Impressionnant. S'il ne mentait pas. 
   -Nous pouvons toujours utiliser ces compétences. Avez-vous déjà travaillé sur des vaisseaux ?
   -J’ai conçu et construit mon premier fighter à partir de zéro."
   Elle le regarda. "Sérieusement ?
   Il glissa son interface dans sa poche et lui lança un regard perplexe.
   -Étant donné le nombre d'individus qui détestent avec passion mon entrain, la plupart d'entre eux étant proche de mon trône, vous croyez sincèrement que j'aimerais que quelqu'un trafique quelque chose avec des pièces mécaniques et des systèmes d'injection de carburant qui pourraient exploser avec moi pris au piège à l'intérieur ? Et que ça ressemble à un accident dans lequel je serais brûlé au point que l’on ne puisse plus me reconnaître ? Vraiment ?
   -Parano à ce point ?
   Avec une expression arrogante, il souffla de dérision.
   "Le deuxième plus détesté de tous sur Andaria. Le prince le plus détesté dans toute l'histoire de l'empire Triosan - ce n'est pas pour me vanter, ils ont réellement fait des sondages et ont écrit des articles à ce sujet. J'ai gagné. Les doigts dans le nez. Pas de compétition. Pendant dix années consécutives sur Andaria. Et permettez-moi de répéter que ma propre grand-mère a assassiné mon grand-père lors d’une crise post-menstruelle, la majorité de sa famille, mon frère jumeau quand nous n'avions que cinq ans, ou du moins essayé, et que ma mère a abattu un certain nombre de ses propres frères et sœurs, y compris mon sosie… La paranoïa, l'insomnie et un degré excessivement élevé d’extrême flexibilité et de vision périphérique sont les seules raisons pour lesquelles je respire encore. Vive moi."
   Son ton était plus sec que le désert d'Oksanan.
   Mais il lui laissait une question.
   "Qu'est-ce que vous avez fait aux Triosans pour qu'ils vous détestent autant ?
   I
l soupira, fatigué.
   -J'ai eu le grave malheur d'être né d'une mère Andarion.
   Oui en effet.
   "Sérieusement, qu'est ce que vous avez fait ?
   -J'ai une mère biologique Andarion", répéta-t-il d'un ton lent et régulier. "Sérieusement. Ils embrassent Nykyrian parce qu'il ressemble à notre père et qu’il leur permet de voir au-delà de ses crocs. J'ai des cheveux noirs comme aucune personne qu'ils connaissent. Juste assez de rouge dans les yeux pour qu’ils me jettent. D'une manière ou d'une autre, cela fait toute la différence pour leur rappeler que je suis Andarion, et je suis donc inapte à faire partie de la famille royale Triosan.
   -Et votre père ?
   Il leva la tête les lèvres pincées par un sourire irrité.
   "Est-ce ma session de thérapie ? Oui, docteur Tavali, j'ai des problèmes avec mon père. Et avec ma mère. Je n’ai eu aucun lien avec mes deux parents au cours de mes années de formation. Accrochez-vous. Je n'avais aucun modèle positif, et je réagis mal dans la plupart des situations sociales. Je tends à agir de manière extrême et autodestructrice. En bref, je suis un connard agressif et peu aimable avec des tendances antisociales. C'est par ma faute que j'ai fini comme ça. Je l'accepte pleinement. Je ne reproche pas à mes parents pour la manière dont j’ai tourné. Il n'y a pas besoin. Comme ils n'étaient pas là pendant mon enfance, je ne vois pas comment ils serraient responsables de mon état à âge adulte. Je me suis élevé moi-même et j’ai été nul pour ça. Je n'ai jamais pu garder un animal de compagnie pendant longtemps non plus. Ils se sont toujours liés à quelqu'un d'autre et m'ont laissé. Même mes poissons ont sauté de leur bocal pour se suicider plutôt que de souffrir de ma grossière compagnie".
   Vasili ouvrit la porte et apporta un autre plateau.
   Instantanément, l'attitude de Jullien changea complètement. Et pour la première fois, elle se rendit compte qu'il avait toujours ravalé sa sévérité quand il était près de Vasili. Il adoucit ses traits et eut une expression beaucoup plus gentille. Fraternel et tolérante.
   "Je vous ai apporté de la nourriture, Grand... J-J-Jullien ?
   Il lui sourit. "Jullien ça me va. Merci, luden. Tu n’aurais pas dû te déranger.
   -Pas de soucis. Tu aimes les cookies ?
   Jullien s'assit. "Est-ce que tu plaisantes ? Ce sont les meilleurs. Tu vas les partager avec moi, n'est-ce pas ?
   -Hum, bien sûr." Vasili s'assit à côté de lui et prit un biscuit sur le plateau.
   Ushara prit un moment pour les regarder tous les deux. Jullien était beaucoup plus gentil avec Vasili qu’avec quiconque. Bien qu'il y ait encore une trace du tiziran royal dans ses mouvements, il était beaucoup plus abordable.
   -Alors, êtes-vous intéressé par le travail ?" Demanda-t-elle, retournant sa conversation à son offre.
   Vasili ouvrit de grands yeux. "Du travail ?
   -J'ai offert du travail à la base au tiziran.
   Jullien hésita alors qu'il mangeait. En avalant, il prit son verre.
   -Je dois être payé en liquide ou en cronas. Rien de traçable. Idem pour le logement.
   -Compris.
   Vasili cligna des yeux avec une expression d'espoir.
   -Viens travailler pour nous ! Tu vas adorer là-bas !
   Jullien lui fit un adorable sourire.
   -D'accord. Je vais essayer.
   -Bien. Permettez-moi de dire à Gavin de changer de trajectoire. Vous deux, restez tranquille." 
   En passant la porte, Ushara ne manqua pas la vue de Jullien donnant le dernier biscuit à Vasili pour qu'il le mange. Même si elle savait que Jullien était affamé, il donnait encore à son fils qui passait outre les loques que portait ce mâle. Combien de temps le tiziran avait passé sans rien manger ?
   Mystifiée et touchée par la gentillesse inattendue de Jullien envers son enfant, elle se dirigea vers le pont.


   Alors qu'elle s'attendait à une certaine résistance de la part de son cousin, la colère totale qu’il exprima lui sembla plutôt injustifiée.
   "Tu es folle, Shara ? Sais-tu qui il est ?
   -Je le sais.
   -Non, je ne pense pas que tu le saches." Gavin afficha le mandat de Jullien sur le moniteur.
  -Je l'ai déjà vu.
  -As-tu vu ça ?" Il lui montra les dossiers judiciaires Andarion de Jullien. Et elle dû admettre, c'était un long dossier. "Il fait des séjours en détention depuis qu'il a dix ans. La seule raison pour laquelle il n'a pas fait le temps imparti est son nom de famille. Apparemment, maman a passé beaucoup de temps à tirer des cordes et à tirer son cul d’ayant droit des ennuis ".
   Ushara parcourut les accusations et les vieilles photos de Jullien. Elle eut de la peine à reconnaître le jeune tiziran comme le même homme adulte qui était dans son infirmerie. Ignorant le fait qu'il avait été extrêmement en surpoids à l'époque, son visage était marqué de coups sur la plupart des clichés. Des yeux noirs. Nez et lèvres noires. Égratignures. Sa peau pâle, et ses yeux enfoncés. Même s'il se tenait avec une fierté arrogante, le garçon de ces images paraissait hanté, fatigué dans l’âme et amer.
   Ce n'était pas le mâle létal et prudent qui aurait découpé des tueurs entraînés alors qu'il était blessé pour sauver son fils.
   En ce qui concernait les arrestations… La plupart étaient pour des combats et des ivresses sur la voie publique, mais le reste était la possession, la destruction de biens publics, le parjure, cassage et effraction dans les bâtiments du gouvernement, vandalisme, –apparemment il avait autrefois défiguré l'image de sa grand-mère –, résistance à son arrestation, utilisation de véhicules publics, indécence et accusation d'avoir uriné sur les équipements d'application de la loi. Tous des faits qu’elle pouvait respecter, selon les événements qui l’y avaient amené.
   "Tu sais, tes dossiers de jeunesse sont pires que ça.
   -Ouais, mais je ne suis pas diplômé en meurtre, trahison, espionnage et enlèvement.
   Elle remarqua que Gavin ne faisait aucune mention de ses propres faits de vol. Mais de toute façon, ils étaient des pirates.
   Fronçant les sourcils, elle lut le dossier jusqu'à ce qu'elle voit les détails de son mandat actuel.
   Zut. Jullien avait aidé à l'enlèvement de sa belle-sœur. Cela faisait également partie de sa charge de trahison. Il avait assassiné un cousin et plusieurs gardes Andarion en échappant à la garde. Il avait donné des informations sur l'ancienne reine qui avait conduit à son arrestation et à son renversement afin que sa mère puisse prendre le trône, d'où le reste des accusations de trahison et d'espionnage. Il avait dénoncé certains cousins ​​nommé Merrell, Chrisen et Nyran aux rebelles, et avait aidé un autre nommé Parisa à s’évader. Ensuite, il l'avait mis en place pour être capturé par le nouveau régime.
   Ouais, tout était plutôt mauvais. Rien de tout cela ne le rendait particulièrement sympathique ou digne de confiance.
   Ushara grimaça en voyant que sa tante Tylie, en tant que tadara, était celle qui avait signé les ordres pour qu'il soit arrêté à l'origine sur Andaria et exilé de leur territoire, et que sa grand-mère était celle qui avait envoyé les ordres à la Ligue avec une demande de mandat d'exécution et de prime. En plus des ordres pour son statut d’Hors-Caste.
   Mais le fait qui la rendait la plus grave était celle que ses avocats Triosan avaient déposée en son nom, demandant l'asile politique et la protection de son père partout dans l'empire de Triosan.
   Partout. Même sur l'un de leurs avant-postes coloniaux.
   Un mot, en lettres rouges écrites du bureau royal personnel de son père, portant le sceau royal de l'empereur.
   Refusé.
   Les larmes lui piquèrent la gorge alors qu’elle essayait d'imaginer combien il avait été lésé par son père lui refusant un semblant de sécurité. Il y avait autant de déni des autres membres de la famille dans les autres empires, y compris Kirovar. Pas une seule tante, oncle ou cousin ne lui permettait de l’abriter.
   Personne.
   Elle fit défiler les photos de Jullien en tant qu’enfant battu alors qu'elle se souvenait de ce qu'il lui avait dit au sujet de ses parents qui n'étaient pas là et comment ils l'avaient élevé.
   Non, sa famille ne lui avait pas épargné un seul moment de leur cruauté. De son apparence, il était au centre de leur folie, et leur dépravation indifférente avait été sa routine quotidienne et ce qui l’avait alimenté. Un enfant non protégé laissé pour qu’il se débrouille par lui-même, alors que personne ne lui donné une seule merde.
   "Es-tu à l'abri du danger, mec ?
   Pas étonnant qu'il ait été si inflexible pour assurer le bien-être de Vasili avant qu'il ne s’évanouisse. Pourquoi il avait donné le dernier biscuit à son fils, même s'il avait faim. Parce qu'il connaissait le coût de tout cela. Combien cela faisait mal d'être seul dans l'univers, sans ami ni famille. Quand personne ne veut prendre soin de vous et quand vous n'avez personne d'autre qui s’en souci.
   Et en ce moment, son esprit comptait.
   "Jullien reste.
   Un tic commença dans la mâchoire de Gavin.
  "Trajen aura un problème de merde quand il en entendra parler. Tu auras de la chance s'il ne te retire pas ton Blason.
   -Je vais m'occuper de Trajen.
   -Et qu'est-ce que tu vas faire quand cette épée royale nous frappera tous ?
   -Tu es ridicule.
   -Je le suis ? Toute l'histoire de notre race a été écrite avec les sanglots de la famille Anatole. Leur insatiable quête de pouvoir et leur volonté de couper la gorge de quiconque se trouvait sur leur chemin. Ils nous ont chassés à coup de blaster aux coins les plus éloignés de l'univers et maintenant tu oses amener l’un d'entre eux dans notre dernier refuge ? Oubli Trajen, ce seront les Fyrebloods qui te feront la peau pour ça."
   Maintenant qu’il le disait… C'était une possibilité très réelle.
   Et son propre père serait probablement celui qui a mènerait les lyncheurs pour avoir sa gorge. 

  


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Texte original © Sherrilyn Kenyon - 2016
Traduction © Dark-Hunter Francophone

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