Cet interview a eu lieu en août 2013


Aujourd’hui nous sommes heureux de recevoir Sherrilyn Kenyon pour Heroes & Heartbreakers. La série Dark-Hunter de Sherrilyn Kenyon continue le 3 septembre avec la sortie très attendue de Styxx, racontant l’histoire du frère jumeau d’Acheron.
Sherrilyn a accaparé l’insaisissable Savitar, de la série Dark-Hunter et lui a posé quelques questions concernant Styxx.


Merci Sherrilyn (et Savitar…) !


-Heroes & Heartbreakers.Com-



Il y a quelques semaines, J’ai été extrêmement chanceuse de retrouver Savitar au crépuscule après qu’il ait passé une longue journée à surfer. Je n’étais pas très enthousiaste à l’idée d’être assise sur du sable mouillé alors que je suis plus du genre à aller courir le long des dunes la nuit, à l’inverse des autres, mais… qu’est-ce qu’un peu d’inconfort quand vous avez la chance de pouvoir parler à une si effrayante et fascinante… créature ?
Donc, je me suis recouverte de crème solaire SPF 3000, mit ma vie entre mes mains, et j’ai posé ma plus importante question au gardien Chthonien.


Sherrilyn Kenyon : Bon Sav… depuis que vous passez autant de temps à surfer, vous n’êtes pas inquiet à l’idée de voir vos tatouages se décolorer ?
Savitar : Heh

Je notais une réponse évasive et pas du tout amusée, un regard irrité. Donc j’ai posé la première question que je tenais des fans.

SK : Okay, la première chose que tout le monde veut savoir sur vous. Qui et qu’est-ce que vous êtes, réellement ?
Savitar : Si je voulais une séance de psy, Je serais allongé sur un fauteuil dans un bureau qui m’énerve, payant un trouduc qui se cacherait pour jouer à Angry Birds ou Ruzzle pendant qu’il prétend m’écouter radoter sur des conneries dont tout le monde se fout, et sur le pourquoi je suis toujours fâché contre ma mère pour ne pas m’avoir acheté un jouet quand j’étais petit. Sur ce qui fait que je suis énervé 99,9% du temps… comme maintenant.

Commençant à craindre pour ma vie, je pris une autre note, déglutie difficilement et me pencha sur une autre question d’un fan.

SK : Que ressentez-vous quand vous surfez ?
Savitar : La paix

SK : Et ?
Savitar : Les vagues.

SK : Et ?
Savitar : La paix.

Ne voulant pas me lancer dans une boucle sans fin que j’avais pourtant vue venir, je consignais la réponse et vérifiai mes notes.

SK : Vous considérez-vous comme la Force Invincible, ou comme l’Objet Inébranlable ?
Savitar : Tout dépends de quel côté de la guerre je me trouve.

SK : Ah… c’est amusant que vous mentionniez les guerres et les camps. Que ressentez-vous envers Styxx de Didymos ?

Un regard fixe me répondit.

SK : Rien ?
Savitar : Les sentiments ne sont jamais simples, n’est-ce pas ? Rien n’est jamais clair et net. Mais j’ai toujours compté sur la vie… pour le moment… donc, je pense qu’on peut dire que je n’ai pas atteint la limite de ma patience avec lui.

Je notai une note de chagrin dans sa voix alors qu’il parlait et je méditais sur ce que ça voulait dire pour Styxx.

SK : Vous l’aimez ?
Savitar : Il respire.

SK : Ce n’est pas une réponse.
Savitar : Ce n’est pas une question.

Je retournais à mes questions.

SK : Ash est un de vos proches et Styxx a essayé de le tuer. Pourquoi n’avez-vous pas essayé de prendre votre revanche sur Styxx pour ça ?
Savitar : Qui vous dit que je ne l’ai pas fait ?

SK : Vous l’avez fait ?
Savitar : Qui a dit ça ?

SK : Vous l’avez dit.
Savitar : Je l’ai dit ?

Réalisant que je retournais dans une autre boucle sans fin, je changeai de sujet.

SK : Urian m’a dit que lorsqu’il vous a amené à Styxx, vous…
Savitar : Nous ne parlerons pas de ça.

SK : Pourquoi ?

Son regard sombre me mit mal à l’aise, je posai la dernière question sur ma liste.

SK : Je sais que vous n’avez pas le meilleur des passés et qu’il y a beaucoup de choses sur lesquelles vous refusez de parler. Je comprends très bien pourquoi vous n’aimez pas les autres gens et pourquoi vous vivez ici, seul. Mais vous avez aidé les Were-Hunters (Garous), comme vous l’avez fait récemment pour Styxx et Acheron. Comment est-ce que vous décidez qui aider et qui blesser ?

Savitar : Vous savez ce que déteste le plus ?
SK : Les interviews ?

Il afficha un regard du genre « Ne m’emmerdes pas ».

Savitar : La cruauté qui vit en chacun de nous. Même moi. Ce besoin de s’en prendre à quelqu’un quand on souffre et d’infliger autant de souffrance et de torture que l’on peut à ces infortunés bâtards qui sont autour de nous. Ça craint lorsqu’on attaque des étrangers, mais c’est pire lorsque c’est quelqu’un que nous aimons.

SK : Avez-vous déjà blessé quelqu’un que vous aimez ?
Savitar : Nous l’avons tous fait.

SK : Avez-vous essayé de vous excuser ?

Il prit une lente et profonde inspiration m’avertissant que je me trouvais encore sur un terrain dangereux.

Savitar : Il y a certaines choses que le pardon ne peut pas réparer.

SK : Est-ce que ça s’applique à Styxx et Acheron ?
Savitar : C’est une question à laquelle eux seuls peuvent répondre. Et il y a cette chose qui m’empêche de mettre fin à cet enfer qu’on appelle la vie.

SK : Et qui est ?
Savitar : La grande profondeur et l’étendue de la stupidité humaine. Et la cruauté des gens les uns envers les autres. Et l’infinie capacité du cœur à trouver le moyen d’aimer quelqu’un même lorsqu’on a été jeté en enfer par sa faute.

SK : Je crois que Bethany pourrais mieux le dire. Il y a une différence entre être brisé et être blessé. Les blessures pourront et seront guéries avec le temps.
Savitar : C’est vrai… et les brèches, même composées de plusieurs fractures, peuvent être réparées.

SK : Est-ce que cela inclu ce dont vous ne parlez jamais ?

Il sourit tristement en se tournant vers le crépuscule.

Savitar : Peut-être y a-t-il un espoir pour chacun d’entre nous… même pour moi. Et peut-être que demain, je me lèverais et déciderais d’ouvrir la porte à Apollymi,  lui laisserais le champ libre sur le monde, et je dirais  bon appétit, mon ange.*


Après ça, il se leva et marcha vers sa maison isolée. Je commençais à le suivre puis j’ai réalisé qu’il avait besoin d’une pause. Et que j’ai vraiment aimé reprendre mon souffle, et qu’à la maison, il y avait trois garçons qui m’attendaient. Ayant vu ce qui peut arriver en laissant des enfants seuls, j’envisage d’être là, comme Apollymi, et de veiller sur ma Tribu avec tout ce que j’ai.
Après tout, la créature la plus dangereuse de cette planète est une mère, peu importe son espèce, qui protège ses petits. C’est une leçon que j’ai apprise de ma propre mère, et quand il s’agit d’observer les autres, j’essaie toujours de garder à l’esprit ce que Platon a écrit dans ses Lois :
« Tu es jeune, mon fils, et, au fil des années, le temps changera pour toi bien des choses, et tu en jugeras bien autrement qu’aujourd’hui. Attends donc jusqu’à ce moment pour te faire juge sur une question si importante. » (Les Lois – Livre X)


Vous ne pouvez jamais regarder dans le cœur des autres jusqu’à ce que vous ayez vu le monde à travers leurs yeux. Et Styxx m’a ouvert les yeux sur beaucoup, beaucoup de choses.



* en français dans le texte


Traduction par Dark-Hunter Francophone.
Source
: http://www.heroesandheartbreakers.com/blogs/2013/08/sherrilyn-kenyon-interviews-savitar